ONG catholiques: l'Évangile comme boussole
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Fondé il y a quinze ans, ce forum en est à sa cinquième édition. Il permet de renforcer les liens unissant le Saint-Siège et ces organisations non gouvernementales d’inspiration catholique. Le cardinal Pietro Parolin, le secrétaire d’État du Saint-Siège, espère d’ailleurs que ces relations s’intensifieront, non seulement avec le Vatican, mais entre toutes ces ONG, via notamment des forums plus locaux ou régionaux.
Mais avant d’adresser ses encouragements, le numéro deux du Saint-Siège a rappelé la situation actuelle de ces ONG qui vivent «une crise particulière caractérisée par la perte d’une route précise et du but pour lequel elles ont été conçues, c’est-à-dire, celui de maintenir la paix et la solidarité internationale entre les différents peuples, et la coopération au développement dans le respect des droits fondamentaux de l’Homme, considérant la dignité de chaque être humain».
Le cardinal Parolin regrette que cette absence de boussole soit générale, comme il a pu en être le témoin lors de son voyage à New York pour la semaine de haut-niveau de l’ONU «où des flots de paroles se sont déversés, souvent et dans le meilleur des cas, dans une salle à demi-déserte, signe tangible de cette absence d’écoute réciproque».
Le défi de la paix
Le principal problème aujourd’hui demeure la guerre. Afin de construire la paix, il faut promouvoir la dignité humaine dans tous les secteurs, «conjuguant la force de la compétitivité avec la responsabilité sociale, faisant émerger, ainsi, la valeur fondamentale de la solidarité». Et le conflit en Ukraine ne doit pas distraire l’attention que ces organisations doivent porter aux plus faibles. Parmi les ceux-ci, le cardinal évoque plus spécifiquement les migrants. Il s’agit pour lui de consentir in fine «un accueil humain des migrants» et «un effort de solidarité qui soit le plus partagé possible». Il rappelle que «le Saint-Siège veut se maintenir aux côtés des plus faibles et des plus nécessiteux, conscient que sa force et son prestige face aux puissants du monde sont de promouvoir et de soigner le développement humain intégral de la personne».
Cela va de pair avec le soin de la création et de la maison commune. Pour cela, il faut impliquer les populations locales, précise le cardinal, y compris les peuples indigènes. «L’éducation se présente comme une ressource de développement» ajoute-t-il.
S'engager pour mieux porter les valeurs de l'Évangile
Dans ce cadre général, «l’Église ne peut pas être absente de la communauté internationale» considère le secrétaire d’État qui exhorte les ONG à promouvoir «le dialogue à des niveaux différents» et à se placer en faveur de la nature humaine, de la paix et de la défense des valeurs humaines, spirituelles et religieuses qui émanent de l’Évangile. Et le défi est grand face à la fermeture de notre monde numérique, estime le cardinal Parolin. Or, «nous devons y répondre en rappelant aux chrétiens que c’est Jésus même que nous rencontrons chez autrui».
La crise que nous traversons, selon le secrétaire d’État, doit être une «opportunité» «pour générer une société plus fraternelle et plus compassionnelle». Il faut donc que les organisations d’inspiration catholique soient des «agents de transformation, en participant avec courage et professionnalité aux dialogues qui préparent les accords internationaux». Il faut aussi qu’elles se soustraient au «risque de suivre le courant le plus favorable, la politique mondaine du plus fort, ou les différentes idéologies qui se propagent rapidement». Il faut, en un mot, se placer du côté de l’Évangile.
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