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Quarante-quatrième audition du procès sur la gestion des fonds du Saint-Siège. Quarante-quatrième audition du procès sur la gestion des fonds du Saint-Siège.  

Procès du Vatican, conclusion possible cette année

Lors de la 47e audience du procès concernant la gestion des fonds du Saint-Siège, le président du tribunal de l'État de la Cité du Vatican, Giuseppe Pignatone, a dévoilé le programme des prochains mois. Débuté le 27 juillet 2021, ce long procès pourrait s’achever d’ici l’automne, en octobre 2023.

Salvatore Cernuzio - Cité du Vatican

Interrogé par certains avocats de la défense sur les «prévisions» de la procédure judiciaire, Giuseppe Pignatone a expliqué que «l'objectif du tribunal était de clôturer avant l'été» ce procès, «mais la réalité reste différente». En fait, rien qu'entre février et mars, sept audiences sont prévues. Dans l’intervalle, la Cour a avancé de quinze jours le délai pour le dépôt des consultations et des réponses (5 mai et 5 juin, dates fixées).

Début juin, l'audition des différents témoins prendra fin, après quoi, a expliqué le président du tribunal, «nous donnerons au promoteur de justice un délai raisonnable pour préparer l'acte d'accusation». À la reprise des activités de la Cour, le 20 septembre, auront lieu les interventions de la défense, les répliques éventuelles et les déclarations spontanées des accusés. Puis en octobre, l'éventuelle sentence.

L'interrogatoire des évêques Sanguinetti et Melis

L’audience du vendredi 17 février qui n'a duré que six heures sans interruption, a été consacrée à «l'affaire de la Sardaigne», c'est-à-dire au financement de la Secrétairerie d'État que le suppléant de l'époque, le cardinal Angelo Becciu (accusé), avait déboursé pour le diocèse d'Ozieri en Italie pour les initiatives de la coopérative Spes, gérée par son frère Antonino Becciu.

Dans cette affaire, deux évêques ont été cités comme témoins: l'évêque émérite puis administrateur apostolique d'Ozieri, Mgr Sebastiano Sanguinetti, et l'évêque actuel Mgr Corrado Melis. Tous deux ont été interrogés sur la naissance, la nature, les activités et les comptes de la coopérative Spes, ainsi que sur son rôle et ses relations avec Antonino Becciu, un professeur de religion à la retraite.

Ces évêques l'ont décrit comme une personne honnête s’étant toujours impliquée dans le bénévolat diocésain. C'est pourquoi il a été «naturel» de lui confier en 2006 «le nouveau-né Spes». L’idée, comme l'a expliqué Mgr Sanguinetti, «est né d'une réflexion au niveau diocésain sur la meilleure façon d'atteindre et de servir les personnes les plus défavorisées»: ex-détenus, toxicomanes, malades mentaux, chômeurs. Elle a été pensée comme «une structure qui, d'un point de vue administratif et de gestion, partageait les mêmes objectifs que Caritas» et surtout qui, à la différence de Caritas, pouvait employer du personnel. Aujourd'hui, elle emploie quelques 70 personnes.

Financements

Au sein de la coopérative Spes, il y avait cette idée de projet de lancer une boulangerie. Une «structure vétuste» identifiée pour réaliser ce projet, a été dévastée par un incendie. Tout a dû être reconstruit, et Mgr Sanguinetti fît la demande d’un financement de trois-cent mille euros à la Conférence épiscopale italienne, qui lui a été accordée.

À la question de savoir «si le cardinal Becciu avait déjà "demandé" des contributions à la Conférence épiscopale italienne», l'évêque a répondu: «Je ne sais pas. De toute façon, je n'avais pas besoin d'intermédiaires pour la CEI». Les témoins ont, lors de cette audience, affirmé que le cardinal Becciu ne s’était «jamais intéressé à la gestion» de la coopérative Spes, de la Caritas, ou du diocèse d'Ozieri.

Les rapports avec le cardinal Becciu

En des termes différents, ces évêques ont évoqué une relation «d'amitié» et «d'estime mutuelle» avec le cardinal, en vertu de laquelle ils l'informaient des affaires de la coopérative Spes. Mgr Melis a confirmé qu'il lui avait demandé une contribution de la Secrétairerie d'État, pour promouvoir entre autres le projet de la «citadelle de la solidarité», qui serait utile au diocèse Ozieri, également dans le nord de la Sardaigne. Le 11 avril 2018, un virement de 100 000 euros a été déboursé par la Secrétairerie d'État, ce sur quoi portent les enquêtes. La somme est toujours sur le compte bancaire du diocèse.

Au cours de cette audience, quatre autres témoins ont également été entendus, dont le maire d'Ozieri, Marco Murgia, Mgr Paolo Vianello, et un prêtre qui travaillait à la Secrétairerie d'État.

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18 février 2023, 09:47