Le Vatican restitue les fragments du Parthénon à la Grèce

Michele Raviart - Cité du Vatican

Sa Béatitude Hiéronyme II, archevêque de l'Église orthodoxe d'Athènes, a exprimé sa joie et son émotion «devant la réalisation de l'initiative» de son cher frère, le Pape François, qui, par son geste œcuménique et pacifique, a restitué les fragments «à leur espace naturel» dans la salle du Parthénon du musée de l'Acropole. Cette restitution, a-t-il déclaré, «est une preuve des fruits produits par les relations fraternelles qui existent entre nous, chrétiens, guidées par la vérité, l'amour, le respect mutuel et la compréhension», et démontre «que des solutions à tous les problèmes et désaccords existants sont possibles, à condition qu'il y ait de la bonne volonté et un désir sincère de coopérer». Par cet acte, en outre, «la vérité est rétablie et sont guéris les blessures et les traumatismes du passé», réunis «dans ce monument unique du patrimoine culturel mondial en tant que parties inséparables». Le souhait de Hiéronyme II est que cette initiative «trouve d'autres imitateurs», car le Pape François a montré que cela «est possible et tangible», a-t-il affirmé.

Un geste ecclésial d'amitié avec le peuple grec

Une délégation du Vatican était également présente, composée de Mgr Brian Farrell, secrétaire du dicastère pour la Promotion de l'Unité des chrétiens et du sous-secrétaire Andrea Palmieri, du nonce apostolique en Grèce Mgr Jan Romeo Pawloksi, et de la directrice des Musées du Vatican Barbara Jatta. La présence du dicastère qui s'occupe des relations fraternelles entre les Églises, a souligné Mgr Farrell, rend la restitution «manifeste comme un geste ecclésial, culturel et social d'amitié et de solidarité avec le peuple grec» et a donc «une signification particulière dans l'affirmation toujours plus forte de l'amitié et de la proximité spirituelle entre nos Églises».

La rencontre entre les cultures est le moyen de parvenir à la paix

La décision de restituer les trois fragments a mûri chez le Pape François lors de sa visite en Grèce en décembre 2021. «Les personnes de bonne volonté, a réitéré Mgr Farrell, peuvent voir dans cet événement l'expression d'un espoir partagé que nos différentes cultures, et l'art lui-même, seront toujours un instrument privilégié de dialogue et de rencontre entre les peuples». «Dans cet échange, répète-t-il, nous nous enrichissons mutuellement, dans la merveilleuse diversité de nos histoires, de nos réalisations et de l'aspiration universelle à la paix et à la fraternité». Alors que «nous sommes témoins de l'absence de paix dans le monde, en particulier sur notre continent, l'Europe», la rencontre entre les différentes cultures, a-t-il ajouté, «peut être le moyen qui permet à la famille humaine de s'épanouir dans le respect de nos différences et de nos sensibilités».

La description des trois fragments

Les trois fragments proviennent chacun d'une partie différente du temple, construit par Périclès entre 447 et 432 avant J.-C., et ont été sculptés par le grand sculpteur Phidias, qui était également le responsable du chantier. Le premier représente une tête de cheval et fait partie du fronton illustrant le conflit entre Athéna et Poséidon pour la domination de l'Attique. Le second est une tête de garçon portant des brioches, qui commémore la fête de la fondation d'Athènes, et se trouvait dans la cellule la plus intérieure du Parthénon. Le troisième fragment est la tête d'un homme barbu et faisait probablement partie d'une des métopes représentant un centaure dans le fronton sud.