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Des femmes yéménites transportant de l'eau près de Sanaa, le 21 mars 2023. Des femmes yéménites transportant de l'eau près de Sanaa, le 21 mars 2023.  

L’eau, une ressource clé du développement durable, rappelle le Saint-Siège

Mgr Gabriele Caccia, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, est intervenu le 24 mars pour rappeler l'importance de l'eau «dans chacune des trois dimensions du développement durable: économique, sociale et environnementale».

Alors que l’on célébrait mercredi 22 mars la Journée mondiale de l’eau, une conférence de trois jours s’est ouverte au siège new-yorkais de l’ONU pour un bilan à mi-parcours de la mise en œuvre des objectifs de la Décennie internationale d'action "L'eau au service du développement durable" (2018-2028). Le Saint-Siège s’est exprimé à cette occasion, par la voix de son représentant, Mgr Gabriele Caccia.  

Celui-ci a d’abord rappelé «la signification fondamentale de l'eau», qui s'est reflétée au cours de l’histoire universelle «dans les traditions culturelles, sociales et religieuses». De son usage dépendent «la réalisation du bien commun de l'ensemble de la famille humaine», et ce dernier semble actuellement compromis, justement en raison de la mauvaise gestion de l’eau.


Mgr Caccia a donc souhaité rappeler «l'importance transversale de l'eau dans chacune des trois dimensions du développement durable: économique, sociale et environnementale».

Près de la moitié de la population mondiale vit encore dans la pauvreté, a-t-il souligné, «et ce sont les pauvres qui souffrent le plus du manque d'eau, avec des milliers de morts chaque jour».

Les inégalités d’accès sont également criantes, d’autant plus depuis la pandémie de Covid-19.

Il est donc urgent, comme y appelle aussi le Pape, de parvenir «à une utilisation rationnelle de l'eau, à une plus grande responsabilité et à une plus grande solidarité dans la gestion des ressources, en appliquant une vision qui va au-delà de nous-mêmes», a plaidé Mgr Caccia.

La dignité humaine passe par l’accès à l’eau

En outre, a poursuivi l’observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, «l'augmentation de l'accessibilité à l'eau dépend d'un investissement plus important dans les infrastructures nécessaires à son extraction, à sa filtration, à sa purification et à sa conservation». Cette responsabilité incombe aux gouvernements, mais une meilleure collaboration avec d’autres entités est également nécessaire. Le prélat italien a aussi pointé du doigt la tendance «à privatiser cette ressource, en faisant de [l'eau] une marchandise soumise aux lois du marché».

Par ailleurs, les phénomènes climatiques toujours plus fréquents «détériorent la qualité de l'eau», «d'où l'urgence d'une action commune pour lutter contre le changement climatique».

Mgr Caccia a enfin encouragé la reconnaissance de l’eau «comme un bien primaire qui devrait être accessible à tous», ainsi que la mise en œuvre de politiques adéquates. Les droits liés à l’eau «sont inextricablement liés au droit à la vie et à la dignité humaine, et doivent s'accompagner de gestes personnels et communs de respect envers les ressources naturelles et nos frères et sœurs qui manquent des ressources de base», a plaidé l’observateur du Saint-Siège. Cette conférence de l’ONU, a-t-il conclu, est l’occasion d’un meilleur engagement, dont l’humanité a urgemment besoin.


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24 mars 2023, 12:18