Éphrem le Syrien dans les jardins de l’université du Latran
Ce qu'il a écrit a fait école. C’était il y a plus de 1 700 ans. Éphrem le Syrien, éminent théologien, originaire de l'ancienne Mésopotamie, commémoré et célébré comme docteur de l'Église, tel que Benoît XV l'avait voulu en 1920. La stature de ce penseur chrétien justifie l'installation d'une statue à son effigie dans les jardins de l'université du Latran, haut lieu d’études théologiques.
La cérémonie de bénédiction de la sculpture représentant saint Éphrem s'est déroulée dans la matinée du 19 avril, dans la salle Paul VI, en présence de Mgr Claudio Gugerotti, préfet du dicastère pour les Églises orientales, du patriarche syrien-catholique Ignace Youssef III Younan et du recteur du Latran, Vincenzo Buonomo.
Entre Orient et Occident
Pour célébrer le 100e anniversaire de sa proclamation comme docteur de l'Église, il avait été décidé de faire produire l'œuvre en octobre 2020, en informant toutes les Églises syriaques -unies par la centralité de ce saint-, mais la pandémie de Covid a empêché la cérémonie d'avoir lieu.
C'est sous le patriarcat de Sa Béatitude Ignace Éphrem II Rahmani, qu'une grande partie des écrits d'Éphrem ont été traduits du syriaque au latin, afin de diffuser le grand patrimoine spirituel que ces textes conservaient en Occident. Ce travail a permis à Benoît XV de rédiger l'encyclique Principi Apostolorum Petro, du 5 octobre 1920, qui reconnaît le saint comme docteur de l'Église universelle.
L'un des plus grands poètes de langue syriaque
Né à Nisibe (Nesaybin actuellement en Turquie) dans la province romaine de Mésopotamie, il fut chassé de la maison par son père, païen intolérant, pour ses «fréquentations chrétiennes». Accueilli par l'évêque du lieu dont il devint le fils spirituel selon saint Grégoire de Tours, il se convertit au christianisme à l'âge de 18 ans.
Ordonné diacre, il voulut le rester par humilité. Il fonda à Nisibe une école théologique de grand rayonnement. Mais à cause de l'invasion perse qui a envahi cette région, il préféra franchir la frontière et s'installer, avec son école, à Édesse dans l'empire romain. Il fut un grand défenseur de la doctrine christologique et trinitaire dans l'Église syrienne d'Antioche. Il composa de nombreux ouvrages, commenta toute la Bible, écrit des poèmes qui remplacèrent les chants des fêtes populaires et répondaient aux chansons des hérétiques qui répandaient ainsi leurs thèses erronées. Ses hymnes inaugurèrent la pratique du chant liturgique. Il est d'ailleurs considéré comme l'un des plus grands poètes de langue syriaque.
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