L’intégration par le sport: deux championnes de volley-ball aux musées du Vatican

Vatican News

Associer sport, vie et valeurs, c’est ce qu’avaient souhaité le cardinal José Tolentino de Mendonça, préfet du dicastère pour la Culture et l'Éducation, et le champion olympique Filippo Tortu, en lançant le projet «Quand le sport rend plus noble» il y a quelques mois, avant une rencontre publique entre le cardinal portugais et son concitoyen José Mourinho, l'entraîneur de l’équipe de football de l’AS Roma, à l’université pontificale Grégorienne. L’échange entre les deux personnalités avait porté sur différents thèmes: de la valeur de l'éducation et du sport à l'importance décisive des relations humaines dans tous les contextes de la vie.

Les Musées du Vatican, «arène» du sport

Cette fois-ci, toujours dans le cadre du projet «Quand le sport rend plus noble», Barbara Jatta ouvrira les portes des Musées du Vatican qu'elle dirige depuis 2017, à deux championnes de volley-ball, toutes deux joueuses de l'équipe nationale italienne de volley-ball pour malentendants. Les deux sportives de haut niveau, Silvia Bennardo, 31 ans et Claudia Gennaro, 32 ans, ont un palmarès impressionnant. Elles sont vice-championnes olympiques et du monde et championnes d'Europe. Le 24 mai prochain, le dialogue, animé par Chiara Porro, ambassadrice d'Australie près le Saint-Siège, sera soutenu par sœur Veronica Donetello, responsable du Service national de la Conférence épiscopale italienne pour la pastorale des personnes handicapées, en tant qu'interprète en langue des signes.

«Quand le sport rend plus noble» est une expression que le Pape François avait employée à l’occasion d’une interview accordée à la 5e chaine de télévision italienne en décembre 2022. Elle sert depuis de fil conducteur au projet de l’Athletica Vaticana, l’association sportive vaticane, pour un sport qui soit aussi une authentique expression de la culture et une opportunité de croissance sociale. Le dicastère pour la Communication et le dicastère pour la Culture et l'Éducation, auxquels le Pape a confié le sport dans la Constitution apostolique Praedicate Evangelium, ont rendu possible cette initiative.

Silvia Bennardo: le volley-ball, maître de vie

Silvia, diplômée en informatique, a découvert sa passion pour le volley-ball à l'âge de 13 ans, sur la suggestion de ses parents, pour essayer de trouver des moyens d'inclusion et surmonter ses problèmes liés à sa surdité. Avec le maillot azur de l’équipe d’Italie qu'elle endosse depuis 2017, elle a remporté de nombreux succès. Au début, reconnaît-elle, «le volley-ball ne m'a pas convaincue comme forme de sport. À la longue, j'en suis tombée amoureuse. Le volley-ball exige un entraînement physique et technique, mais aussi beaucoup de travail mental. Il m'apprend beaucoup, non seulement sur le terrain, mais aussi dans la vie».

Claudia Gennaro: je vis deux cultures différentes

Confrontée à la surdité dès l'âge de huit mois, Claudia a dû recourir à des appareils auditifs et à l'orthophonie très tôt. Elle a commencé à jouer au volley-ball à l'âge de 10 ans et n'a jamais cessé depuis, à tel point qu'elle considère ce sport comme une partie d'elle-même, ce qui l'a amenée en 2006 à faire ses débuts dans l'équipe nationale d’Italie et à remporter plusieurs tournois. «Ma langue maternelle, dit-elle, c’est le langage des signes que j'ai acquis naturellement dans ma famille. Cependant, ma mère et mon père ont aussi beaucoup veillé à ce que j'apprenne l'italien. Je suis bilingue: je suis sourde mais je peux m'exprimer vocalement et je fais office d'interprète en langage des signes. Je vis deux cultures complètement différentes: celle des sourds et celle des entendants».

La FSSI, un mouvement de 3 000 personnes

La Fédération sportive italienne pour personnes sourdes et malentendantes est reconnue par le Comité paralympique italien. Elle rassemble 44 disciplines et participe à différents championnats régionaux, nationaux, ainsi qu’à des compétitions internationales, comme par exemple les Deaflympics (les Jeux olympiques pour les athlètes malentendants, qui se sont tenus pour la première fois en 1924 à Paris). Le mouvement regroupe plus de 3 000 personnes -athlètes, entraîneurs, managers, assistants- inscrites dans environ 70 clubs. Les athlètes atteints de «surdité significative» (déficit d'au moins 55 décibels dans la meilleure oreille dans les fréquences de 500, 1000 et 2000 Hz) sont inscrits à la Fédération qui, outre le soutien sportif, propose des objectifs inclusifs, dont l'intégration des personnes sourdes et malentendantes par le sport, en surmontant les obstacles de la marginalisation et en offrant des possibilités de participer pleinement à la vie sociale.