1 900 supérieures générales s'engagent face au défi des migrations

Jérôme Raymond – Cité du Vatican

Fondée en 1965, et inspirée par le Concile Vatican II, le but de l’UISG est de promouvoir une collaboration plus profonde entre les congrégations féminines catholiques. En plus de sa mission principale de formation, de soutien et de connexion, l'UISG agit en tant qu'organisation faîtière pour les sœurs engagées dans la lutte contre certains des défis de développement les plus urgents de notre époque. Elle rassemble plus de 1900 Supérieures Générales dans 97 pays, représentant plus de 600 000 sœurs à travers le monde.

En 2023, l'UISG organise une série de dialogues avec des représentants de gouvernements, d'organisations intergouvernementales, d'institutions vaticanes, de la société civile, du monde universitaire et de la presse afin de discuter de questions clés pour le développement durable des sociétés et la protection des communautés les plus vulnérables.

Le lundi 3 juillet marquera le début du deuxième rendez-vous dans cette série de dialogues. L’évènement aura lieu au siège de l'UISG à Rome et sera soutenu par Le Fonds de solidarité mondial.

Une responsabilité commune envers les migrants

La première réunion qui avait eu lieu en avril 2023 portait sur les questions environnementales, notamment le changement climatique, la biodiversité et le développement durable. Cette fois, la rencontre se concentrera sur le sujet des migrants et des réfugiés, analysant leurs besoins et les nouveaux défis. Il s’agit «certainement l'une des plus grandes questions de notre temps» a déclaré Carmen Elisa Bandeo, coordinatrice du réseau internationale migrants et réfugiés de l’UISG. «Nous pensons que la communauté internationale a la responsabilité de fournir une assistance à tous les migrants et réfugiés, de garantir le plein respect de leurs droits et de faciliter leur intégration dans les pays d'accueil» a-t-elle ajouté.

La discussion partira de trois thèmes clés: l'analyse des causes profondes de la migration dans une économie mondiale, le rôle de l'aide humanitaire et des droits de l'homme et, enfin, celui du développement humain intégral et de la cohésion sociale dans les pays d'arrivée. Pour Carmen Elisa Bandeo, le dialogue doit permettre de «rassembler les expériences et l'expertise de partenaires issus d'horizons différents, afin de comprendre où et comment investir des ressources pour promouvoir des solutions inclusives».

Une situation qui prend racine

Au cours de la dernière décennie, les migrations ont augmenté dans toutes les régions du monde, en raison des déséquilibres socio-économiques, politiques et climatiques qui poussent inévitablement les gens à chercher de meilleures conditions de vie ailleurs. En 2020, environ 281 millions de migrants dans le monde, soit 3,6 % de la population mondiale, vivait en dehors de son pays de naissance.

Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le nombre de personnes fuyant la guerre, la violence, les persécutions et les violations des droits de l'homme a atteint le chiffre record de 110 millions à la fin de l'année dernière, soit une augmentation sans précédent de 19 millions par rapport à l'année précédente. Sur ce total, 35 millions sont des réfugiés, c'est-à-dire des personnes qui ont franchi une frontière internationale en quête de sécurité, tandis que le groupe le plus important (58 %, soit plus de 62 millions de personnes) est constitué de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays en raison de la guerre et de la violence.

Apporter des réponses concrètes

Dans les mois à venir, à l'issue du dialogue, un document politique contenant une série de recommandations sur le thème des migrants et des réfugiés sera présenté, publié, et distribué aux sœurs du monde entier et aux partenaires en tant que document de référence.        

La secrétaire exécutive de l’organisation, sœur Patricia Murray, a déclaré que les religieuses sont «en première ligne pour encourager les conversations mondiales sur les besoins des communautés, en gardant toujours un œil vigilant sur la protection de ceux qui vivent en marge et à la périphérie de la société». «Dans un monde où des murs sont érigés et des barrières construites, il est de notre devoir de construire des ponts entre les peuples et les communautés pour favoriser le dialogue et marcher sur le chemin de la fraternité» a-t-elle ajouté.

L’UISG s'inspire aussi des appels répétés du Saint-Père à venir en aide aux migrants et aux réfugiés.