«Nous avons besoin de la guérison de Dieu», estime Mgr Brislin
Linda Bordoni – Cité du Vatican
Depuis dimanche 9 juillet dernier, et l'annonce faite par le Pape François à l'Angélus, d'un consistoire pour la création de nouveaux cardinaux, l'archevêque du Cap, en Afrique du Sud, Mgr Stephen Brislin, continue de recevoir des messages de félicitations de divers pays et de divers secteurs de la société.
Dans un communiqué rendu officiel, le président sud-africain Cyril Ramaphosa, a décrit le cardinalat comme «un honneur personnel exceptionnel et une reconnaissance de sa direction spirituelle et de l'administration de l'Église catholique en Afrique du Sud». «Sa nomination est une source de fierté parmi les Sud-Africains de tous horizons et devrait nous inspirer tous à exprimer nos convictions, dans notre diversité, avec une profonde dévotion», a déclaré Ramaphosa.
Les vœux du monde entier
Pour sa part, le président de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique du Sud s’est dit «heureux que le Pape ait reconnu les dons du cardinal élu Brislin et les ait utilisés pour l'Église au sens large en le nommant cardinal». Mais c'est par un message de félicitations d'un contact en Thailande que Mgr Brislin a appris la nouvelle de l'annonce du Pape.
«Je ne savais pas qui l'avait envoyé et c'était aussi un peu ambigu. Il disait: "Félicitations, je suis si heureux d'apprendre qu'il y a un nouveau cardinal en Afrique du Sud!". Je n'étais pas tout à fait sûr». Les rumeurs ont alors commencé à circuler et finalement la nouvelle a été confirmée: «J'ai été complètement surpris et - je dois être honnête - à l'époque j'étais assez déconcerté et assez confus par le fait que les choses étaient arrivées si vite».
La dernière rencontre avec le Pape
L'archevêque est un homme extrêmement modeste et sans prétention. Dans sa conversation avec les médias du Vatican, il a voulu rappeler surtout la récente visite ad limina des évêques de la SACBC, venus à Rome lors de l'hospitalisation du Pape à la polyclinique Gemelli pour une intervention chirurgicale. Ils n'ont donc pas pu avoir d'audience papale formelle, mais le Pape a néanmoins tenu à les rencontrer à Sainte-Marthe le matin de sa sortie de l'hôpital. «Il nous a simplement parlé comme un frère aîné - dit Mgr Brislin - très profondément et très sagement et aussi avec beaucoup d'humour». Les évêques ont apprécié cette approche du Pape, «la chaleur et la fraternité qui exprimait la collégialité».
Le synode sur la synodalité
Mgr Brislin souligne également le fait que le consistoire est célébré peu avant le début du Synode sur la synodalité: «C'est une merveilleuse opportunité pour l'Église, car nous discutons d'un certain nombre de nouvelles questions que nous n'avons pas vraiment abordées en tant qu'Église auparavant». «Nous avons besoin de la sagesse collective de toute l'Église, car l'Esprit Saint de Dieu opère dans toute l'Église, non seulement avec les évêques et les prêtres, etc., mais avec toute l'Église et chacun de ses membres» ajoute le pasteur du Cap. Il souligne à quel point le chemin synodal a été bien accueilli par les Sud-Africains qui ont «vraiment répondu présent» sachant non seulement sa portée universelle, «mais aussi ce que nous pouvons développer plus localement, pour devenir une Église qui écoute, qui discerne, qui s'ouvre vraiment à l'Esprit Saint».
D'énormes défis
Actuellement, explique Mgr Brislin, son pays est confronté à d'énormes défis. «En tant qu'Église, je pense que l'un des plus grands défis est vraiment d'apporter la guérison, en particulier dans les relations, car nous sommes une société brisée». C'est un héritage de l'apartheid et du colonialisme; cependant, selon le futur cardinal, les gens devraient désormais pouvoir regarder vers l'avenir et abandonner les classifications raciales. «Nous sommes des Sud-Africains et nous devons travailler ensemble pour le bien du pays. Je crois que c'est une guérison qui ne peut être déterminée par la seule force humaine. C'est une guérison que seul Dieu peut apporter».
Transformation économique
En ce sens, une «transformation économique» est également nécessaire. L'Église, observe-t-il, ne peut certainement pas formuler une politique économique, mais à travers l'enseignement social catholique, il existe des valeurs sous-jacentes très importantes pour un système économique. L'archevêque souligne l'importance de trouver des moyens de créer une plus grande égalité entre les personnes en Afrique du Sud «car le fossé entre riches et pauvres est si énorme et tant de jeunes se voient refuser la possibilité de poursuivre leurs études, de trouver du travail et de pouvoir mener une vie relativement prospère». La conviction de Mgr Brislin est donc que l'Église a un rôle important à jouer pour «motiver et soutenir un système économique plus juste»
L’espérance pour l'Église en Afrique et au-delà
Enfin, lorsqu'on lui demande ce qu'il pense de cette nouvelle responsabilité que lui confie le Pape, le cardinal élu déclare: «Mon espérance est certainement de rester fidèle à ce qui m'a été demandé: fidèle à l'Église, fidèle à la tradition apostolique, fidèles à Jésus-Christ, pour pouvoir évangéliser et promouvoir l'Évangile parmi les peuples. Mon espérance, également pour l'Église, est qu'elle aura un impact ici en Afrique du Sud et dans d'autres parties du monde parce que notre travail est d'apporter la beauté et la vérité».
Le souhait de l'archevêque est «que nous puissions tous vraiment travailler pour cela, malgré les défis auxquels nous sommes confrontés dans différentes parties du monde: nous devons être capables d'amener les gens à espérer, et à voir au-delà de la réalité, dans la réalité promise par Jésus-Christ».
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