Synode sur la synodalité: la liste des participants dévoilée

Antonella Palermo - Cité du Vatican

«Nous avons essayé d'inclure une représentation de tout le peuple de Dieu»: c'est ainsi que le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode, a présenté vendredi 7 juillet en Salle de presse du Saint-Siège la liste des participants à la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques. À ses côtés, les sous-secrétaires, sœur Nathalie Becquart et Mgr Luis Marín de San Martín, et l'un des deux secrétaires spéciaux de l'Assemblée, le père Riccardo Battocchio, président de l'Association théologique italienne et recteur de l'Almo Collegio Capranica (collège pontifical le plus ancien de Rome).

Assurer une représentativité maximale

Le cardinal Grech a expliqué que le critère qui a guidé l'élaboration de la liste était d'assurer «un mélange», une variété (en termes de charismes, de vocations, d'expérience ecclésiale, d'âge, de pays d'origine). Outre les représentants des différentes Conférences épiscopales du monde entier et les délégués des Églises catholiques orientales, il y a également des membres de nomination pontificale. Sur une liste de 140 personnes proposées par les instances continentales, le Pape a choisi 70 non-évêques (dont cinq femmes et cinq hommes consacrés). Ils ont été sélectionnés principalement en raison de leur participation à divers titres au processus synodal et sont composés d'une moitié d'hommes et d'une moitié de femmes. «La "représentation" est une qualité dense qui ne saurait être comprise, sans se sentir partie prenante de cette effervescence de l'Esprit Saint qui, en union avec le Christ et tout le genre humain, est la sacramentalité, avec laquelle le Concile Vatican II associe l'Église», a déclaré le père Giuseppe Bonfrate, ordinaire de dogmatique à la Grégorienne, l'un des présidents délégués.

Deux femmes parmi les présidents délégués

«Lors du Synode pour l'Amazonie, a rappelé sœur Becquart, les femmes représentaient 10 % de l'assemblée; cette fois-ci, elles sont beaucoup plus nombreuses, la moitié parmi les membres non évêques». L'une des nouveautés est la présence de deux femmes parmi les présidents délégués, c'est-à-dire ceux qui président l'Assemblée du synode au nom et par l'autorité du Pontife lorsqu'il n'est pas présent. Sœur María de los Dolores Palencia Gómez, 74 ans, originaire du Mexique, de la communauté de Vie chrétienne, fait partie de la congrégation des sœurs de Saint-Joseph de Lyon. Son ministère s'est concentré sur l'éducation, la pastorale des périphéries, les communautés ecclésiales de base, la pastorale des autochtones et la migration. «Dans mon cheminement avec les migrants, a-t-elle souligné, j'ai beaucoup appris d'eux, de l'élan d'un rêve qui génère la liberté, la joie, la prise de risque, la solidarité mutuelle et la résilience».

Il y a aussi sœur Momoko Nishimura, missionnaire des Serviteurs de l'Évangile de la Miséricorde de Dieu. Elle a traduit l'encyclique Fratelli Tutti en japonais et a fait partie de l'équipe de discernement et de rédaction de l'Assemblée synodale continentale asiatique à Bangkok, en Thaïlande. 

Augmentation du nombre de délégués fraternels

Il y aura 12 délégués fraternels représentant d'autres Églises et communautés ecclésiales. Dans le passé, ils étaient huit. Il s'agit là aussi d'une nouveauté qui souligne la dimension œcuménique que l'on entend donner à l'événement. Les noms n'ont pas encore été rendus publics, mais les organisateurs assurent que la liste sera publiée dans quelques jours. Il y a aussi les invités spéciaux, qui participent à l'Assemblée mais ne prennent pas part aux décisions. Parmi eux figure le nom de Luca Casarini, un leader du mouvement "No global" de "Mediterranea Saving Humans". Les premiers participent en tant qu'invités mais ne sont pas membres du Synode, ils coopèrent avec les secrétaires en vertu de leur expertise spécifique. Les autres, en revanche, ont pour tâche de faciliter les échanges dans ce que l'on appelle les cercles mineurs.

L'élargissement de la composition ne change pas la dénomination du Synode

Un représentant du "synode numérique" a également été sélectionné, a ajouté le cardinal Grech, qui souligne avoir demandé au dicastère pour les Laïcs et la Famille de proposer également l'implication de quelques personnes handicapées, comme preuve supplémentaire d'une intention d'inclusion maximale. Des questions ont surgi parmi les journalistes, sur la possibilité de changer le nom de l'événement, précisément en raison de ce que l'on pourrait considérer comme une évolution plus "laïque" du Synode. Le cardinal Grech a répondu en dissipant tout malentendu à ce sujet: «Le Synode des évêques le restera dans la formulation. Les évêques ont un ministère fondateur, ils sont les responsables du peuple de Dieu qui leur est confié». Il a précisé que les rencontres continentales étaient aussi des assemblées ecclésiales où pouvaient s'exprimer les différentes instances du peuple de Dieu. «Le caractère épiscopal du Synode doit être sauvegardé, il ne peut être transformé en quelque chose de différent», a-t-il affirmé.

L'Assemblée synodale n'épuise pas la synodalité de l'Église

Cet aspect a également été souligné par le théologien Riccardo Battocchio qui, au micro de Vatican News, a dit se sentir impliqué à un moment «passionnant» pour la vie de l'Église. «Dans l'Église, il existe différents processus synodaux et différentes structures synodales, a-t-il souligné, que l'on peut définir de manière générique comme synodaux. Il s'agit de l'Assemblée du Synode des évêques. C'est un moment, pas le seul, où les évêques expriment leur responsabilité. Il est certain que l'Assemblée synodale n'épuise pas la synodalité de l'Église». Il a ajouté que la théologie ne vit pas d'elle-même mais vit de la foi du peuple de Dieu qui naît de l'accueil libre, plein et conscient de l'Évangile, telle qu'elle est vécue par la tradition de l'Église et telle qu'elle est aussi protégée par les interventions du Magistère, pour la foi de tous. La théologie a pour tâche d'aider à sauvegarder la foi de tous en essayant de répondre aux questions du présent, d'articuler un langage qui permette non pas une communication de type publicitaire mais une interlocution avec la pensée, avec la vie des personnes qui habitent ce monde et ce temps, de sorte que dans le changement il y ait un lien avec l'origine qui regarde toujours vers l'avenir. S'il y a des «chocs», l'important est de les affronter ensemble, pour qu'ils soient des «moments de vie et non de mort».

Associer les jeunes

L'accent mis sur les jeunes a été une préoccupation majeure des organisateurs dès le départ, qui prévoyaient la participation de deux jeunes par continent. La secrétaire de la commission d'information du Synode vient du Mozambique: il s'agit de Sheila Leocadia Pires, journaliste, issue de l'équipe de coordination de la célébration du Jubilé d'or du comité épiscopal panafricain pour les communications sociales. Elle rejoindra Paolo Ruffini, préfet du dicastère pour la Communication. «Je ne suis pas sûre d'être la première femme à être nommée à un tel poste, mais il est certain qu'en tant qu'Africaine du Mozambique vivant et servant l'Église en Afrique du Sud, je pense que le Pape François donne un bon signe à toutes les femmes du Sud, en particulier en Afrique», a-t-elle déclaré.