Cardinal Czerny: les migrations permettent de construire des sociétés multiculturelles
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican
La 109ème Journée mondiale du migrant et du réfugié placée sous le thème: «Libre de choisir d'émigrer ou de rester» est célébrée ce dimanche 24 septembre. Présent à Marseille à l’occasion de la clôture de la session des Rencontres méditerranéennes à laquelle a pris part le Pape François, le cardinal Michael Czerny a célébré une eucharistie en commémoration de cette journée en la cathédrale Notre-Dame de la Major, dans la cité phocéenne.
Avoir un comportement digne de l’Évangile du Christ
S’appuyant sur les textes du 25ème dimanche, le préfet du dicastère pour le Service du développement humain intégral a invité à méditer la vie de l’apôtre Paul qui, «tourné vers le but ultime de sa vie, pousse ce cri du cœur, désirant s’assurer que les fidèles se réfèreront constamment à l’Évangile pour être dignes de la vocation à laquelle ils ont été appelés, dignes du baptême qu’ils ont reçu, et pour leur plus grande joie». C’est dans cette perspective qu’il a exhorté tout le monde à avoir un «comportement digne de l’Évangile du Christ». Les indications pour être un bon disciple, a-t-il expliqué, se trouvent dans l’Évangile de ce dimanche qui raconte l’histoire d’un maitre de la vigne qui traite tous ses ouvriers sur le même pied d’égalité. Cette parabole, a poursuivi le cardinal Czerny, contient un double enseignement. Elle explique dans un premier temps la bonté de Dieu, celui qui est «juste en toutes ses voies, bon en toutes ses œuvres». Dans un second lieu, elle introduit une nouvelle logique qui comprend «justice et solidarité, invertissant l’ordre des priorités reconnues au niveau social». C’est ce à quoi tous sont invités dans le contexte de la célébration de la Journée mondiale du migrant et du réfugié.
Travailler à garantir le respect des droits et de la dignité de tous
Nous sommes dans un contexte où les «soi-disant “voyages de l’espérance” présentent des difficultés en tout genre: pièges, exploitations, abus, violences… Et certains y perdent même la vie!», a regretté le préfet du dicastère pour le Service du développement humain intégral. Dans ce contexte migratoire actuel, «mettre les derniers à la première place signifie assumer plusieurs engagements personnels et collectifs extrêmement urgents», a-t-il poursuivi, invitant tous à s’engager pour «assurer que le chemin vers la “vigne” soit ordonné et sûr, en garantissant à tous le respect de leurs droits et de leur dignité». S’appuyant sur le déclaration du Pape François, le cardinal Czerny a rappelé que «le phénomène migratoire n'est pas tant une urgence momentanée, toujours bonne à susciter une propagande alarmiste, mais un fait de notre temps, un processus […] qui doit être gouverné avec une sage clairvoyance». C’est pourquoi il a appelé à apprendre de la parabole de ce dimanche pour «harmoniser la justice avec la solidarité, en nous référant à l’esprit de partage fraternel qui dépasse toute frontière». Pour le cardinal Czerny, au lieu des préjugés et des peurs qui empêchent et qui engendrent la marginalisation et l’exclusion, il faut plutôt comprendre que ces «migrations destinées à perdurer dans le temps, contribuent à la construction de nombreuses “vignes multicolores”, des sociétés multiculturelles où la diversité devient une occasion d’enrichissement pour tous».
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