Être l'Église dans la guerre, c'est de la charité, dit le cardinal Parolin
L'Osservatore Romano
Au cours de cette réunion annuelle du synode de l'Église gréco-catholique ukrainienne, le cardinal Parolin a assuré de la proximité du Saint-Siège et de celle personnelle du Pape, rappelant ses appels (qui ont commencé immédiatement après le 24 février 2022), la lettre du 24 novembre 2022, «l'action massive» menée depuis «l'aube de la guerre», l'aide humanitaire apportée au nom du Souverain pontife par le cardinal Aumônier Konrad Krajewski.
«Face à ces gestes répétés et significatifs, a-t-il souligné, il serait injuste de douter de son affection pour le peuple ukrainien et de son effort, pas toujours compris et apprécié, pour contribuer à mettre fin à la tragédie en cours et à assurer une paix juste et stable par la négociation».
Les efforts fournis
Une attention non moins grande, a noté le cardinal Parolin, est venue de la Secrétairerie d'État qui, aux côtés du Souverain pontife, «s'est intéressée à l'échange de prisonniers, au rapatriement des enfants ukrainiens de Russie», mais aussi «à l'accord sur l'exportation du blé, aux aspects humanitaires du plan de paix proposé par les autorités ukrainiennes».
Une rencontre prévue avec des représentants des communautés ecclésiales
Acceptant la proposition avancée par l'archevêque majeur de Kiev-Halyč, Sviatoslav Chevtchouk, le cardinal a annoncé à cette occasion que très prochainement: «nous rencontrerons des représentants de l'Église sui iuris et de l'Église latine [...] ainsi qu'un certain nombre d'experts, pour explorer les questions liées à la guerre et à son origine, en gardant à l'esprit que la guerre est toujours un mal et que, même lorsqu'elle répond au droit à la légitime défense, il est de notre devoir, en tant que chrétiens et pasteurs, d'en limiter autant que possible les effets, par la parole et par l'action».
Être une Église en pleine guerre
Le discours du cardinal Parolin s'est ensuite attardé sur la question de savoir «comment être une Église» dans une réalité dramatique telle que la guerre en cours en Ukraine. La réponse, a-t-il dit, se trouve dans les œuvres de charité, dans la proximité avec les souffrants, dans la solidarité avec les nécessiteux.
Le cardinal a souligné que les paroisses et communautés gréco-catholiques ukrainiennes du monde entier «ont organisé des centres de collecte d'aide humanitaire, notamment de nourriture, de vêtements et de médicaments». Parmi celles-ci, a-t-il noté, «la communauté de Sainte-Sophie à Rome se distingue, d'où sont partis plus de cent camions, destinés principalement aux habitants des régions de Kharkiv et de Kherson». Une contribution spéciale à cette «mission samaritaine» a été apportée par Caritas Ukraine et Caritas Spes, dont les «travailleurs n'ont pas ménagé leur peine, mettant même leur vie en danger».
Un autre élément important mis en évidence par le cardinal: «les évêques et les prêtres, restés avec leurs fidèles dans les zones occupées». Le secrétaire d'État a évoqué le souvenir des deux rédemptoristes de Berdiansk, le père Ivan Levitskyi et le père Bogdan Heleta, disparus après leur arrestation en novembre 2022. Il ne fait aucun doute, a-t-il ajouté, que le Saint-Siège «partage votre préoccupation pour leur sort et ne néglige aucune occasion de demander de leurs nouvelles et d'obtenir, si possible, leur libération».
Des aûmoniers aux côtés des soldats
D'autre part, a noté le cardinal, l'Église gréco-catholique a également accordé une attention pastorale significative aux «soldats engagés dans la défense de la patrie». Face à la menace qui pèse sur «l'existence même du peuple ukrainien», a-t-il déclaré, «vous les avez soutenus spirituellement par vos prières et leur avez appris que, tout comme ils défendent la souveraineté et la liberté de leur territoire national, ils doivent aussi garder leur cœur pour ne pas céder à la haine, dont ils peuvent devenir la proie facile en présence de tant d'atrocités». C'est là, en effet, «la bataille la plus importante du chrétien». Et «la vraie victoire ne peut être qu'une», comme l'ont indiqué les évêques eux-mêmes dans le message publié par le synode l'année dernière - intitulé: "Vaincre le mal par le bien" - en assurant: «Nous ne gagnerons définitivement que si nous continuons à aimer».
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