De Jordanie à Djibouti, Mgr Daibes encouragé par le cardinal Parolin

Delphine Allaire – Cité du Vatican

Après plus de 30 ans de service pastoral en Somalie et 20 ans à Djibouti dans la Corne de l’Afrique, Mgr Giorgio Bertin OFM, 77 ans, a remis sa charge au Pape. Le Souverain pontife a nommé pour lui succéder Mgr Jamal Boulos Sleiman Daibes, évêque auxiliaire du patriarcat latin de Jérusalem depuis le 11 mars 2022. Âgé de 59 ans, Mgr Daibes est une figure importante de l’Église latine en Terre Sainte. Né en 1964 en Palestine, il a été vicaire de la paroisse du Christ-Roi à Amman, professeur au séminaire de Beit Jala et curé de la paroisse Saint-Élie à Al-Wahadneh (Jordanie); docteur en théologie dogmatique à l'Université pontificale grégorienne de Rome (1998); directeur du département d'études religieuses de l'université de Bethléem et doyen de la faculté des lettres; curé de la Sainte Famille à Ramallah; directeur des écoles du Patriarcat latin en Palestine et vicaire patriarcal en Jordanie (2021-2022). Il aura désormais la charge pastorale de la petite Église de Djibouti sur les bords de la mer Rouge et du Golfe persique. 

Une zone stratégique entre les mondes musulman et africain

«Avec générosité et un véritable esprit ecclésial, il a maintenant accepté de mettre ses talents au service d'une Église certes numériquement petite, mais précisément pour cette raison appelée à être un ferment important dans une zone stratégique de la planète, à cheval sur les mondes arabo-musulman et africain. La solide formation théologique de Mgr Jamal et l'expérience qu'il a acquise au fil des ans sont la garantie d'un service qualifié pour l'Église de Djibouti. Je lui souhaite bonne chance dans sa nouvelle mission, accompagnée de mes prières», écrit à son sujet le cardinal Pietro Parolin.

«Cette nomination est un signe de la confiance du Pape dans le Patriarcat latin et son clergé, qui a toujours montré sa volonté de servir différentes églises en dehors du cadre géographique du Patriarcat, comme cela s'est produit plus d'une fois par le passé», relève pour sa part Mgr Daibes dans un message aux fidèles jordaniens.

La vocation missionnaire de l'Église de Jérusalem

Cette nomination met en effet en évidence la vocation missionnaire de l'Église de Jérusalem, mère de toutes les Églises, estime le secrétaire d’État du Saint-Siège. «Le zèle pour l'évangélisation contribue à la fois à maintenir vivant l’attachement à l'Évangile et à entretenir la fraîcheur de son adhésion au Christ», ajoute-t-il dans sa lettre adressée au cardinal Pizzaballa. La nomination de Mgr Daibes à Djibouti intervient à un moment particulier pour le patriarcat latin, «marqué par les grandes souffrances d'une guerre dont la fin n'est malheureusement pas en vue et qui n'épargne pas même les civils les plus démunis». «Il n'est pas nécessaire de répéter ici que le Saint-Siège, tout comme il a condamné l'attentat du 7 octobre, n'a cessé d'exiger le respect du droit humanitaire internationalement sanctionné, qui représente une limite infranchissable pour toutes les guerres», a souligné le cardinal diplomate, rappelant la volonté du Saint-Siège de reprendre des négociations pour résoudre la crise actuelle, et «régler définitivement la question palestinienne.»

Les chrétiens de Terre Sainte, «priorité du Saint-Siège»

Aussi, le secrétaire d’État du Saint-Siège a de nouveau souhaité exprimer la proximité personnelle du Saint-Père et du Saint-Siège avec les fidèles impliqués dans cette guerre, déclenchée il y a 100 jours. «La protection de la communauté chrétienne de Terre Sainte, qui contribue dans une large mesure au bien de toute la région, est une priorité pour le Saint-Siège et l'Église universelle s'est engagée à la soutenir. Je voudrais donc vous assurer que, même à ce stade, le Saint-Siège déploie tous les efforts possibles à cet égard», a-t-il garanti, répétant que la paix passe par la recherche de la justice et le respect de la vérité, et rappelant son souhait de voir advenir le plus rapidement possible réconciliation et coexistence fraternelle. «Je suis certain que la générosité avec laquelle l'Église de Jérusalem offre son fils bien-aimé à l'Église universelle portera ses fruits dans l'avenir, selon cette logique évangélique qui veut que l'on donne pour recevoir».