Le cardinal Parolin encourage les prêtres à marcher au milieu de l'humanité blessée
L'Osservatore Romano
Aux nombreux prêtres qui «offrent chaque jour leur vie, en se dépensant pour la cause de l'Évangile, souvent dans le silence d'une semence humble et patiente, parfois dans la solitude souffrante de l'incompréhension», le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État, a exprimé sa gratitude au cours de la messe célébrée à l'autel de la cathèdre de la basilique vaticane, mardi matin, pour l'ouverture de la Conférence internationale sur la formation permanente des prêtres. La rencontre, qui se terminera le samedi 10 février, est promue par le dicastère pour le Clergé en collaboration avec les dicastères pour l'Évangélisation et pour les Églises Orientales.
Dans son homélie, le cardinal a fait remarquer que de nombreux prêtres, dans certains contextes, font l'expérience «même de l'indifférence ou de l'hostilité de la persécution, mais en portant toujours dans leur cœur l'étonnement d'une foi qui se régénère chaque jour à la source de l'amour du Christ et qui, ensuite, jaillit et se répand comme une eau vive dans l'exercice du ministère pastoral».
Après la joie de l'appel, s'immerger dans l'histoire du peuple de Dieu
Le prêtre, a souligné le secrétaire d'État, est «un disciple qui s'est mis à la suite du Seigneur» et qui, après avoir accepté avec joie son appel, «s'immerge dans l'histoire du peuple de Dieu en tant qu'intercesseur». Il accompagne ceux qui lui sont confiés et devient pour eux un Évangile vivant, un signe et un instrument de l'amour miséricordieux du Père. Ce n'est pas un hasard, souligne-t-il, si la Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis, au numéro 61 «affirme que le prêtre est un disciple en chemin et, en même temps, un missionnaire et un témoin de l'Évangile».
À cet égard, le cardinal a souligné la nécessité d'avoir des prêtres qui, «sur les traces du Bon Pasteur, en unité avec l'évêque et entre eux», passent leur vie «au service de la foi de leurs frères et de leur recherche». Unis au Christ, a-t-il ajouté, les prêtres «sont appelés à vivre comme Lui», c'est-à-dire «sans se vanter du privilège de l'appel et du rôle reçu, mais en s'abaissant au cœur de l'humanité blessée et opprimée qui a besoin de salut», en intercédant auprès du Père en faveur du peuple, a observé le cardinal Parolin, «les mains levées vers le ciel et en même temps courbées vers la terre pour laver les pieds de leurs frères et sœurs, en leur annonçant la Parole qui sauve, en rompant pour eux le pain de la vie éternelle, en les accompagnant et en les guidant sur leur chemin».
Les prêtres, des hommes avec leurs fragilités
Le secrétaire d'État a ensuite mentionné le discours du Pape aux prêtres présents dans la cathédrale Sainte-Thérèse de Juba, le 4 février 2023, lors de son voyage apostolique au Soudan du Sud: «Ce doit être la spécialité des pasteurs, de marcher au milieu de la souffrance, au milieu des larmes, au milieu de la faim de Dieu et de la soif d'amour de leurs frères et sœurs». Et ce n'est «pas une tâche facile», il ne faut donc jamais oublier «que les prêtres aussi sont des hommes, avec leurs fragilités, leurs fatigues, leurs peurs, les défis anciens et nouveaux qui pèsent sur leur ministère».
C'est pourquoi il est nécessaire, a déclaré le cardinal Parolin, de «renouveler avec enthousiasme l'engagement de la formation permanente», qui se fonde avant tout «sur le soin de la relation personnelle avec le Seigneur et qui est toujours un chemin de communion». En effet, a-t-il ajouté, dans la prière solennelle de Salomon, tirée du Premier Livre des Rois, le monarque lui-même ne peut intercéder auprès du peuple que parce qu'il «lève les mains vers Dieu, le reconnaissant comme Seigneur du ciel et de la terre». De même, dans l'Évangile de Marc, Jésus «recommande d'aller au-delà d'une religiosité extérieure, afin qu'il y ait un lien cohérent et une correspondance intime entre les lèvres et le cœur, c'est-à-dire entre le culte que nous professons et ce que nous chérissons réellement dans notre cœur». Il s'agit d'une invitation à surmonter «la tentation d'une religiosité qui, derrière l'habit et le rôle que nous portons, ne se préoccupe pas d'une relation authentique avec le Seigneur et d'une acceptation réelle de l'Évangile».
Rappelant enfin le thème de la conférence «Ravivez le don de Dieu qui est en vous» (2 Timothée 1,6), le cardinal a expliqué comment, par ces paroles, l'apôtre Paul a encouragé le jeune Timothée à ne pas «céder au poids des contradictions et aux défis contingents d'un contexte ecclésial et social très difficile, l'exhortant à raviver la beauté et la vitalité de la grâce de Dieu reçue comme un don le jour de la consécration».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici