Cardinal Cantalamessa: se confier totalement à l’Esprit Saint

Deborah Castellano Lubov – Cité du Vatican

En se concentrant sur Jésus en tant que «Résurrection et Vie» dans son cinquième sermon pour le Carême 2024, le cardinal Raniero Cantalamessa a souligné que la méditation était destinée à inspirer «une décision renouvelée de nous confier entièrement à la direction intérieure de l'Esprit Saint».

Le cardinal a expliqué que dans le cheminement des méditations précédentes à travers le quatrième Évangile, pour découvrir qui est Jésus, «nous avons atteint la dernière étape, en entrant dans ce que l'on appelle habituellement "les discours d'adieu" de Jésus à ses apôtres». «Cette fois-ci, je n'essaierai même pas de résumer le contexte et d'en souligner les différentes unités et subdivisions», a-t-il déclaré, faisant remarquer que «ce serait comme essayer de dessiner des cases et de distinguer des secteurs dans une coulée de lave qui descend du cratère».

C'est pourquoi, a-t-il insisté, «nous allons directement au passage de l'Évangile selon saint Jean qui est au premier plan aujourd'hui: ‘’si je m'en vais vous préparer une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous soyez aussi. Là où je vais, vous connaissez le chemin. Thomas lui dit: Maître, nous ne savons pas où tu vas; comment pourrions-nous connaître le chemin? Et Jésus lui répond: je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père si ce n'est par moi’’ (Jn 14, 3-6)».

Suivre le Christ, dynamisme caractéristique du chrétien

Le Christ, a rappelé le cardinal, est le chemin et la destination du voyage. «Jésus continue à dire à ceux qu'il rencontre -c'est-à-dire à nous, en ce moment- ce qu'il a dit aux Apôtres et à ceux qu'il a rencontrés au cours de sa vie terrestre: "venez à moi" ou "Suivez-moi!"», a-t-il expliqué. Le fait de marcher et de suivre le Christ de manière significative, a-t-il poursuivi, «démontre le dynamisme qui doit caractériser la vie du chrétien, "et la répercussion que la foi doit avoir sur la conduite de la vie».

Le prédicateur de la Maison pontificale a souligné que «suivre», à la différence de croire et d'aimer, «n'indique pas seulement une attitude particulière de l'esprit et du cœur, mais décrit un programme de vie pour le disciple. “Suivre” implique un partage total: du mode de vie, du destin et de la mission du Seigneur». Le cardinal a ensuite expliqué comment la suite du Christ se distingue de tout autre type de «suite» et comment Jésus a donné des outils puissants pour le suivre efficacement. «L'Évangile nous a été donné par le Jésus terrestre, a-t-il dit, mais la capacité de l'observer et de le mettre en pratique ne nous vient que du Christ ressuscité et de son Esprit!».

De bonnes inspirations

Le cardinal a fait mention des «inspirations de l'Esprit», ce que l'on appelle les «bonnes inspirations». En effet, ce que Dieu veut de différent et de particulier pour chacun, a-t-il fait savoir, «peut être découvert à travers les événements de la vie, l'Écriture et les conseils d'un directeur spirituel, mais les moyens principaux et ordinaires, a-t-il souligné, sont les inspirations de la grâce». «Ce sont des sollicitations internes de l'Esprit dans les profondeurs du cœur, par lesquelles Dieu non seulement fait connaître ce qu'il désire de nous, mais nous donne la force nécessaire, et souvent aussi la joie, pour l'accomplir, si la personne y consent», a-t-il laissé entendre, précisant que «Dieu ne fait pas seulement connaître ce qu'il veut de nous, mais il nous donne la force nécessaire, et souvent aussi la joie, pour l'accomplir, si la personne y consent».

Se laisser conduire par le Saint-Esprit

Poursuivant, le prédicateur capucin a fait savoir que «le fruit concret de cette méditation doit être une décision renouvelée de nous confier entièrement à la conduite intérieure de l'Esprit Saint, comme pour une sorte de "direction spirituelle" invisible». Pour ce faire, «nous devons nous abandonner totalement au Maître intérieur qui nous parle sans la clameur des mots».

Pa ailleurs, le cardinal Cantalamessa a souligné que «nous devrions être comme de bons acteurs», en gardant «nos oreilles ouvertes, dans les grandes et petites occasions, à la voix de ce "souffleur" caché, afin de jouer fidèlement notre rôle dans la scène de la vie». C'est ce que signifie l'expression «docilité à l'Esprit».

L'Esprit nous parle

«C'est plus facile qu'on ne le pense, car l'Esprit nous parle, nous enseigne et nous instruit de tout», a reconnu le cardinal. En effet, «il suffit parfois d'un simple regard intérieur, d'un mouvement du cœur, d'un moment de réflexion et de prière». Si l'accueil des inspirations est important pour chaque chrétien, le cardinal Cantalamessa a rappelé à quel point il est vital pour ceux qui ont un rôle de gouvernance dans l'Église. «Ce n'est qu'ainsi, a-t-il dit, que l'Esprit du Christ peut guider son Église à travers ses représentants humains».

Au terme de sa cinquième et dernière prédication du temps de Carême, le prédicateur de la Maison pontificale a exprimé son espoir qu'à Pâques, «le Seigneur ressuscité fasse résonner dans notre cœur l'une de ses divines paroles "Je suis" que nous avons méditées pendant le Carême, en particulier celle qui proclame sa victoire pascale: "Je suis la Résurrection et la Vie; quiconque croit en moi, même s'il meurt, vivra et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais" (11,25-26)».