«Depuis l’espace, nous sommes tous citoyens de la Terre» pour le chef de la NASA
Deborah Castellano Lubov – Cité du Vatican
«Je suis très heureux que le Vatican soit autant impliqué dans les questions spatiales, avec son Observatoire, qui en dit long sur l'exploration des cieux». Venu à Rome pour la deuxième rencontre mondiale sur la fraternité humaine, #BeHuman ce week-end, l'administrateur de la NASA, Bill Nelson, a confié à Vatican News sa joie de voir le Saint-Siège participer à l’exploration spatiale. Celui qui a dirigé et formé des missions spatiales, estime que l’espace donne une précieuse leçon humaine pour la fraternité humaine.
Bill Nelson, ancien sénateur, s'est également rendu en Italie cette semaine dans le cadre des efforts de la NASA pour renforcer les relations spatiales à travers le monde et soutenir l'exploration pacifique de l'espace. Il a rencontré le président de l'Agence spatiale italienne pour discuter des collaborations actuelles et futures, incluant le programme Artemis qui vise un retour sur la lune d’ici 2026, la station spatiale internationale, l'exploration de Mars et de Vénus, et les missions d’études de la Terre. Il s’est entretenu avec Vatican News.
Nombreux sont ceux qui ne sont pas au courant de la coopération de longue date entre les États-Unis et le Saint-Siège dans le domaine de l'exploration spatiale. Pourriez-vous nous éclairer sur cette collaboration?
La plupart des gens ne connaissent même pas l'existence de l'Observatoire du Vatican et son intérêt pour l'espace, qui remonte à l'époque de Copernic et de Galilée, et nourri par l’intérêt du Vatican pour les sciences.
Il est intéressant de noter que l'un des scientifiques de l'Observatoire du Vatican participe avec nous, la NASA, à la mission OSIRIS-REx, qui visait à aller chercher un échantillon d’un astéroïde et à le ramener sur Terre. L’échantillon de cet astéroïde appelé Bennu se trouve maintenant au Centre spatial Johnson à Houston. Il commence à être examiné par les scientifiques, et l'un d'entre eux se trouve ici-même, au Vatican.
Le fait que le Vatican dispose d'un Observatoire en dit long sur l'exploration des cieux. Je me souviens de la première ligne du livre de la Genèse répétée par nos astronautes lorsqu'ils ont tourné autour de la lune pour la toute première fois: «Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre». Il s’agissait de la mission Apollon 8 lors de Noël 1968. Lorsqu'ils ont tourné autour de la face cachée de la Lune et ont soudainement vu la Terre, c’est avec ces mots qu’ils se sont adressés aux habitants de la Terre. Je suis très heureux que le Vatican soit impliqué dans les questions spatiales avec son Observatoire.
Vous êtes également à Rome pour la deuxième Rencontre mondiale sur la Fraternité humaine #BeHuman le 11 mai. Pourquoi y participez-vous?
Au départ, les organisateurs m'ont gentiment invité à faire une présentation aux participants, pour la plupart des lauréats du Prix Nobel de la Paix. Ils m’ont demandé de parler de la Terre, et de comment on la perçoit, depuis l'espace. En effet, la Terre est si belle, si colorée, et, en même temps, elle semble si fragile, suspendue, dans le néant de l'espace.
Je leur ai également fait remarquer que lorsque j'ai volé dans l'espace il y a 38 ans, alors que je faisais le tour de la Terre toutes les 90 minutes, je n’ai vu ni divisions raciales, ni divisions religieuses, ni divisions politiques. Lorsque vous regardez la Terre de l’espace, vous comprenez que nous sommes tous des citoyens de la planète Terre.
Et comme le sujet de la rencontre porte sur des questions de paix, de réconciliation et de droits de l'homme, ils m'ont invité à faire quelques commentaires préliminaires, ce que j'ai été heureux de faire à propos de ma vision de la Terre depuis l'espace.
Comment recevez vous les enseignements du Pape François?
Le Pape François fait ce qu’il dit. Les deux grands commandements donnés par Jésus de Nazareth sont d'aimer Dieu de tout son cœur, de tout son esprit, de toute son âme et de toute sa force, et le deuxième des grands commandements est d'aimer son prochain comme soi-même. Et je pense que c'est ce que le pape François prêche en permanence. Il joint le geste à la parole.
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