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Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État. Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État.   (Vatican Media)

Au Liban, le cardinal Parolin invite l’Ordre de Malte à un service généreux

À l’occasion des 40 ans de fondation de l’Association Libanaise des Chevaliers de l’Ordre de Malte, le cardinal Pietro Parolin a célébré lundi une messe d’action de grâce dans l’église Saint-Joseph de Beyrouth. Dans «la grave situation économique du Liban», il a invité l’Ordre de Malte «à être toujours plus généreux pour subvenir aux besoins des plus nécessiteux, pour chercher à soulager le poids de nombreuses personnes, dans l’espérance d’un avenir meilleur, plus juste et plus équitable».

Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

La célébration a eu lieu le 24 juin, jour où l’Eglise universelle commémorait la solennité de la Nativité de saint Jean-Baptiste, une fête importante pour l’histoire de l’Ordre de Malte et pour ceux qui se nourrissent de sa spiritualité, a rappelé le cardinal Parolin. Cet Ordre est en effet né du groupe des Hospitaliers de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, qui jadis portaient secours aux pèlerins en Terre Sainte. Dans le pays du Cèdre, l’Association Libanaise des Chevaliers de l’Ordre de Malte fut fondée le 11 mai 1984 et célèbre son 40ème anniversaire, a indiqué le cardinal au début de la messe, en saluant ses membres. Étaient notamment présents le président de cette association, Marwan Sehnaoui, les membres du conseil d’administration et tous les Chevaliers, les Dames, les chapelains et les volontaires de l’«Ordre Souverain Militaire Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem de Rhodes et de Malte» qui se trouvent au Liban, ainsi que l’ambassadeur de l’Ordre de Malte auprès de la République libanaise, Marie Emerica Cortese.

Être des témoins de l’espérance, de la foi et de la charité

Dans son homélie, le Cardinal Parolin a invité à poser le regard sur les principaux personnages de l’Évangile de la Nativité de Jean Baptiste, dont nous célébrons aussi bien la naissance que la mort. Le mystère et le miracle qui accompagnent ce moment sont très significatifs pour les chrétiens d’aujourd’hui. En premier lieu, le Secrétaire d’État du Saint-Siège a relevé la joie et la reconnaissance d’Élisabeth, dont nous devons aussi être des témoins, «dans un monde toujours plus tristement en proie au péché, à l’envie, à la division, au conflit et au manque de pardon». À côté de la mère, il y a le père, Zacharie, dont nous devons imiter la foi et l’espérance. «Enfin il y a Jean, le fils attendu, le Précurseur», un prodige de l’amour de Dieu, celui qui marque le passage entre l’Ancien et le Nouveau Testament. La narration de sa naissance nous rappelle que le fait de naître est l’accomplissement d’un dessein d’amour et «nécessite d’abandonner l’idée que la vie serait guidée par un sort inconnu ou par le destin», a souligné le cardinal Parolin.


Etre au service des «seigneurs malades»

La puissante voix de Jean Baptiste appelait à pratiquer la justice et à produire des fruits dignes de conversion, en venant en aide à celui qui est dans le besoin. «L’attention justement à "celui qui n’a rien" est ce qui caractérise votre action ici au Liban, comme membres de l’Association de l’Ordre de Malte», a révélé le cardinal, soulignant une heureuse expression utilisée au sein de l’ordre pour désigner les personnes qui se trouvent dans le besoin: «les seigneurs malades». En citant le Pape François, le Secrétaire d’Etat du Saint-Siège a encouragé les membres de l’Ordre à poursuivre les finalités fixées par le bienheureux Gérard leur fondateur, dont la promotion de la gloire de Dieu et la sanctification des membres par la tuitio fidei et l’obsequium pauperum, la foi et le service aux pauvres.

Une action religieuse fondée sur la foi au Christ

La foi et le service des pauvres ne peuvent pas être séparés, car «votre  travail n’a pas un caractère simplement humanitaire». «Il se distingue de tant d’institutions ou associations, dans la mesure où il s’agit d’une action religieuse fondée sur la foi au Christ et qui rend gloire à Dieu à travers le service des plus faibles, en manifestant la prédilection du Seigneur pour eux», a insisté le cardinal Parolin. Dans la difficile situation économique du Liban, il a appelé les membres de l’Odre de Malte à plus de générosité envers les plus nécessiteux, «pour chercher à soulager le poids de nombreuses personnes, dans l’espérance d’un avenir meilleur, plus juste et plus équitable». Il les aussi invités à faire transparaitre dans leur service la foi et l’espérance d’Élisabeth et de Zacharie.


«Aujourd’hui nous avons tant besoin de témoins crédibles»

Comme Jean Baptiste, le cardinal Parolin a invité les membres de l’Ordre de Malte à être aussi des témoins du Christ et de son Église. «Aujourd’hui nous avons tant besoin de témoins crédibles», a-t-il relevé. Au plan personnel, nous devons être des témoins de la beauté de foi, de l’espérance et de la charité du Christ à travers notre cohérence de vie. La famille chrétienne doit également donner un tel témoignage, comme cellule constitutive de la société. L’Église au Liban doit aussi porter son témoignage, en maintenant vivant et effectif le message du «vivre ensemble», «qui est une caractéristique du Pays du Cèdre».

«Nous-mêmes devons aussi être témoins au niveau national, régional et international, sans peur de porter l’Évangile du Christ dans la vie publique», a déclaré le cardinal. A ce propos, le Secrétaire d’Etat du Saint-Siège a déploré le manque de la voix chrétienne d’un «Président du Liban», une absence qui pèse et qui «ferait sans doute la différence». Il a appelé à une élection rapide d’un président, pour que le pays puisse retrouver sa stabilité institutionnelle, afin d’affronter sérieusement les défis actuels.

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25 juin 2024, 13:11