La dignité humaine incompatible avec la GPA, répète le Saint-Siège
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
«L'objectif d'aujourd'hui est de réfléchir à l'urgence d'une réponse internationale au phénomène de la gestation pour autrui». Gabriella Gambino, sous-secrétaire du dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie depuis 2017 a introduit la conférence à Genève consacrée à l’abolition de la gestation pour autrui (GPA). Cet événement organisée en marge de la 56e session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies en cours à Genève était intitulé «À quel prix? Vers l’abolition de la gestation pour autrui: prévenir l’exploitation et la marchandisation des femmes et des enfants». L’ordre souverain de Malte et la Fondation Caritas in Veritate participaient également à l'organisation de la conférence.
La dignité de chaque enfant
Gabriella Gambino a rappelé le rôle de la GPA dans l’exploitation des femmes et des enfants à travers le monde. Citant la déclaration du dicastère pour la Doctrine de la Foi –Dignitas infinita– elle a souligné que «chaque enfant possède une dignité intangible dès le moment de sa conception» et a insisté sur le droit de chaque enfant à recevoir le don de la vie dans le respect de la dignité de celui qui donne et de celui qui reçoit.
Elle a ainsi dénoncé le faux «droit à l’enfant» dont il est parfois question au sujet de la GPA: «Cela signifie que toutes les méthodes de reproduction ne sont pas licites et qu'il n'existe pas de "droit à l'enfant" strictement juridique pouvant justifier n'importe quelle pratique de procréation».
Cette mère de cinq enfants a ensuite insisté sur le lien entre la mère et son enfant dans le ventre.
La GPA, l’institutionnalisation de l’abandon
Revenant sur les arguments des militants pro-GPA, Gabriella Gambino a insisté sur la différence profonde entre la maternité du substitution et l’abandon d’un enfant à sa naissance, en raison de la reconnaissance juridique. «La gestation pour autrui est l'institutionnalisation de l'abandon pour satisfaire la revendication d'un droit à l'enfant. Elle est très différente de l'abandon qui donne lieu à l'institution de l'adoption, qui est à l'origine un recours axé sur la défense de l'intérêt supérieur de l'enfant» a-t-elle ajouté.
En concluant son introduction à la conférence, la sous-secrétaire de dicastère a rappelé l’appel du Pape François pour une interdiction universelle de la GPA. Une position exprimée régulièrement par le Saint-Père pour qui la GPA est une «pratique inhumaine» face à une réalité qui prend de plus en plus d'ampleur. Selon l’Observatoire de la procréation assistée, le marché mondial de la GPA a représenté plus de 11 milliards de dollars en 2022 et pourrait atteindre plus de 33 milliards en 2023.
Lors de la conférence, plusieurs intervenants se sont succédés au micro dont Olivia Maurel, née elle-même par GPA, Eugenia Roccella, ministre de la famille, de la natalité et de l'égalité des chances de l'Italie ainsi que la journaliste allemande Eva Maria Bachinger.
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