Manu Payet salue la «modernité» du Pape et son discours sur l’humour

Vianney Groussin – Cité du Vatican

«J’étais hyper impressionné», raconte Manu Payet en sortant de la salle Clémentine du Palais apostolique, où il a écouté le discours du Pape, a pu lui serrer la main et échanger quelques mots avec lui. Il a ressenti une grande émotion en rencontrant François, «et puis une joie aussi de pouvoir faire ce cadeau à ma mère», dit-il en se retournant vers sa maman qui l’a accompagné pour voir le Souverain pontife. «Je suis allée la chercher à La Réunion et on est rentrés ensemble pour pouvoir profiter de ce moment». Pour l’occasion, il a choisi d’offrir une carte de La Réunion au Pape François: «il l'a d'abord reconnu, il a dit ’’c'est La Réunion ?’’ et puis, ’’d'accord, vous êtes de La Réunion ?’’. Et puis après… je sais plus, c'était flou, je savais même plus quoi dire, en fait, j'étais tellement sur la rencontre de ma mère que quand c'était à mon tour, je me suis dit ’’attendez, moi qu'est-ce que je dois dire déjà?’’».

«Saluer la modernité de ce Pape»

L’humoriste réunionnais a souhaité venir à cette rencontre parce qu’il est catholique, et se souvient avoir assisté à une messe du Pape Jean-Paul II sur son île natale. «C’était important pour moi aussi de saluer et de célébrer la modernité de ce pape, qui dans ce discours qu'il vient de donner sur l'humour et le pouvoir de l'humour, l'importance de l'humour dans le monde d'aujourd'hui affiche encore une fois une véritable modernité», remarque-t-il. Dans son adresse aux humoristes, François a souligné l’importance que ceux-ci sachent passer au-delà des conflits, et puissent parler à tous, sans humilier ni blesser: «Nous repartons tous avec cette responsabilité je pense», estime Manu Payet.

Le rôle du rire aujourd’hui et de l’humour est plus que jamais important, comme l’a rappelé la Pape, pour qui l’humour est une grâce permettant de prendre chaque chose dans un bon esprit, ce que confirme Manu Payet: «L'actualité d'aujourd'hui ne donne pas envie de faire rire. Parfois, tu dois aller bosser, faire ton spectacle, et puis si tu allumes une chaîne d’infos, tu n'as plus envie d'y aller. Or, c'est à ce moment-là qu'il faut vraiment que tu y ailles encore plus. Le tragique et le comique sont liés comme il l'a dit, on dit bien ’’pleurer de rire’’... C'est à nous d'essayer de trouver l'humour dans certains endroits où il n'y en a pas et c'est à nous aussi de ne pas en faire, quand ce n'est pas nécessaire ou inapproprié».

Manu Payet devait normalement représenter la France avec François Cluzet et Redouane Bougheraba, qui n’ont finalement pas pu se rendre à Rome pour l’occasion. Il s’est cependant réjoui d’avoir pu offrir à sa mère «le cadeau que beaucoup de fils aimeraient faire» en l’emmenant ici, et a pu partager avec les autres invités du monde entier un «café pontife» selon son expression.