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Manifestation pour la paix à Bucarest, le 19 mars 2022. Manifestation pour la paix à Bucarest, le 19 mars 2022.   (AFP or licensors)

À Rimini, le nonce à Kiev salue l’engagement de la société civile ukrainienne

«Si vous voulez la paix, préparez la paix» est l’intitulé de la table ronde à laquelle a participé le nonce apostolique à Kiev. Mgr Visvaldas Kulbokas est revenu sur le début de l'invasion russe et a mis en exergue les nombreux gestes de solidarité qui permettent de regarder l'avenir avec confiance.

Benedetta Capelli – Envoyée spéciale à Rimini, en Italie

Des gestes de bonté qui, dans un contexte de guerre, deviennent des gestes héroïques, fruits de l'imagination de la charité. Ce sont ceux que Mgr Visvaldas Kulbokas, nonce apostolique à Kiev, a relaté lors de la conférence «Si vous voulez la paix, préparez la paix» au 45e meeting de Rimini pour l’amitié entre les peuples. Retransmis via un lien vidéo, son intervention a été écoutée par un large public, venu écouter son récit marqué par le contexte dramatique qui fait souffrir ceux qui vivent en Ukraine. Mgr Kulbokas a rappellé la générosité d'une femme ukrainienne qui, grâce à l'aide de nombreuses connaissances, a apporté au pays une aide d'une valeur de 60 millions de dollars. «Il y a aussi -partage-t-il- un monsieur qui croit mais ne s'identifie à aucune Église. Il m'a raconté comment il a aidé 280 personnes à fuir». Le nonce a ensuite rappelé les 800 personnes évacuées de Marioupol grâce à la détermination d'une paroisse protestante. «C'est la raison pour laquelle, a souligné Mgr Kulbokas, je place mon espoir dans la société civile qui prend les défis à cœur et qui a le plus de chance d'être incisive».

Percevoir les signes

C'est justement la société civile qui est capable, selon le nonce, de percevoir les signes avant-coureurs de danger. «Il y avait des signes que quelque chose n'allait pas. Même moi j'avais sous-estimé l'avancement de certains processus, la vie nous enseigne que face à des défis énormes, même les efforts doivent être énormes. Mon impression est que les institutions de toutes sortes ont du mal à percevoir ces signes en amont. Les gens, plus que les institutions, sont capables de percevoir les situations d'urgence. Mais il est vrai que les guerres n'obéissent à aucune règle et c'est pour cela que les institutions ne sont pas préparées» explique-t-il.

Ne pas perdre espoir

Oleksandra Matvijcuk, avocate ukrainienne, dirigeante de l'organisation de défense des droits civils basée à Kiev, le Centre pour les libertés civiles, et lauréate du prix Nobel de la paix de 2022, a également pris la parole. L’activiste a rapporté des témoignages sur les violences qui ont eu lieu dans le pays, et a invité la communauté à être courageuse, et à réaliser des gestes de solidarité, expression d'une humanité qui ne reste pas indifférente au drame des autres. Lali Liparteliani et Anastasia Zolotova, responsables de l'ONG ukrainienne «Emmaüs», également impliquée dans l'évacuation des personnes handicapées, ont rappelé le sentiment d'aliénation ressenti, la perte d'identité due à la guerre, mais aussi la radicalité de leur foi en Jésus-Christ, force à laquelle il faut s'accrocher pour espérer encore un lendemain de paix. 

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22 août 2024, 10:12