Ukraine: appel entre le cardinal Zuppi et le représentant spécial de Pékin
Mercredi 14 août, «une conversation cordiale» a eu lieu entre Li Hui, représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires eurasiennes, et le cardinal Matteo Zuppi, «dans le cadre de la mission confiée au cardinal par le Pape François pour la paix en Ukraine et à la suite de la rencontre à Pékin en septembre dernier». C'est ce qu'a fait savoir un communiqué du Saint-Siège paru jeudi 15 août. «Au cours de l'appel téléphonique, lit-on dans la note, une grande préoccupation a été exprimée au sujet de la situation et de la nécessité d'encourager le dialogue entre les parties, avec des garanties internationales adéquates pour une paix juste et durable.»
La mission en 2023
Le cardinal Matteo Zuppi avait été envoyé en 2023 par François dans le but de contribuer à «l'apaisement des tensions dans le conflit en Ukraine, dans l'espoir, jamais démenti par le Saint-Père, d'initier des chemins de paix». Entre juin et juillet, le président de la Conférence des évêques italiens s'est rendu à Kiev, Moscou et Washington, où il a rencontré des représentants politiques et ecclésiastiques. En septembre de l'année dernière, l’archevêque de Bologne s'est ensuite rendu à Pékin où il s'est entretenu avec Li Hui et le ministère des affaires étrangères de la République populaire de Chine sur la guerre en Ukraine et la nécessité d'unir les efforts pour favoriser le dialogue et trouver des voies de paix.
Marie, Mater Dolorosa dans tant de pays
Dans un éditorial publié dans le quotidien catholique italien Avvenire jeudi 15 août, en la solennité de l'Assomption de Marie, le cardinal Zuppi s'est attardé sur les blessures du monde d'aujourd'hui. Une souffrance que la Vierge Marie connaît: «La Mère connaît la douleur et sa douleur nous fait comprendre celle de ceux qui souffrent. L'Assomption, aujourd'hui, est toujours mater dolorosa avec les 'sept glaives' qui transpercent son cœur -combien d'images de Marie y a-t-il dans nos pays! Elle l'est particulièrement en Europe, en Russie et en Ukraine, en Terre Sainte, au Moyen-Orient, en Afrique et partout dans le monde où des guerres coupables sont déclenchées et où des victimes innocentes sont précipitées», a écrit le cardinal italien. «Pour une mère, la douleur n'est pas hiérarchisée et, comme nous l'a dit la mère d'un otage israélien toujours aux mains du Hamas, elle ne veut pas que sa douleur en provoque d'autres.»
«J'entends résonner la gravité des mots du grand patriarche Athénagoras: ‘’Églises sœurs, peuples frères’’. Mais nous, cet horizon, nous peinons à le voir dans les contrastes et les hostilités qui semblent croître au lieu de diminuer. Il est vrai aussi que la division des Églises diminue la fraternité entre les peuples». «Pouvons-nous -demande le cardinal- célébrer la fête de l'Assomption sans avoir honte de notre christianisme en morceaux? Et encore: Sommes-nous assez tristes de la contradiction qui nous habite? Sommes-nous prêts à risquer nos talents dans la prière et la solidarité pour rouvrir un avenir à nos frères et sœurs qui n'ont plus rien?»
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