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Le cardinal Pietro Parolin  aux Nations unies à New York. Le cardinal Pietro Parolin aux Nations unies à New York. 

À l'ONU, le Saint-Siège appelle à «l'élimination totale des armes nucléaires»

Ce 26 septembre, le Secrétaire d'État du Saint-Siège est intervenu lors de deux réunions de haut niveau: il s’agit notamment de la rencontre sur la résistance aux antimicrobiens, et de celle relative à la commémoration de la Journée internationale pour l'élimination totale des armes nucléaires.

Augustine Asta – Cité du Vatican

«La santé n'est pas un luxe. Un monde qui rejette les malades, qui n'aide pas ceux qui n'ont pas les moyens de se soigner, est un monde cynique et sans avenir». C’est l'une des déclarations fortes faites par le Secrétaire d'État du Saint-Siège au cours de la rencontre sur la résistance aux antimicrobiens. Le cardinal Pietro Parolin, s’est tout d’abord félicité de cette initiative, qui selon lui «exprime des engagements politiques qui doivent être suivis d'une action opportune à tous les niveaux pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens (RAM) et prévenir ses conséquences potentiellement dévastatrices».

Se référant aux propos du Pape François qui précise que «l'écologie intégrale est inséparable du bien commun», le cardinal a rappelé que «la prévention des maladies infectieuses est essentielle pour lutter contre la RAM». Cela nécessite, a-t-il affirmé, «la mise au point de vaccins et la promotion de pratiques d'hygiène». Car «de nombreuses communautés pauvres n'ont pas accès à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène (WASH) dans les établissements de soins de santé». C’est pourquoi en 2020, de nombreux efforts ont été déployés dans ces domaines par le Saint-Siège. À travers «le dicastère pour le Développement humain intégral qui a lancé une initiative ayant permis d'améliorer les conditions WASH dans les établissements de santé catholiques en Afrique, en Asie et dans les Caraïbes», a-t-il déclaré.

Surmonter les inégalités en matière de soins de santé

Pour le cardinal Parolin, «les patients pauvres ne peuvent pas être exclus des traitements nécessaires, adéquats et abordables». Cette situation liée à la crise en eau potable contribue «également à la résistance aux antimicrobiens». Par conséquent, «pour lutter efficacement contre la résistance aux antimicrobiens, il faut s'attaquer à la pauvreté et à ses conséquences, notamment le manque d'accès aux soins de santé et les conditions de vie inadéquates». Mais aussi promouvoir les politiques et les ressources nécessaires pour garantir «le droit fondamental de chaque personne à des soins de santé élémentaires et décents».

L'impératif de l'élimination totale des armes nucléaires

«L'état actuel des affaires mondiales est une source de grave préoccupation: l'augmentation alarmante du risque de conflit nucléaire, la course incessante aux armements, une série de menaces inquiétantes». C’est un autre constat fait par le cardinal Pietro Parolin lors de la réunion axée sur la commémoration de la Journée internationale pour l'élimination totale des armes nucléaires. Elle s'est tenue le 26 septembre aux Nations unies à New York. Cette rencontre est une occasion annuelle «de réfléchir à l'impératif de l'élimination totale des armes nucléaires et de réaffirmé sa condamnation de l'utilisation ou de la menace d'utilisation de telles armes», a-t-il précisé.

Face aux tensions et au risque de déploiement délibéré ou accidentel d'armes nucléaires, «menaçant l'humanité et notre maison commune d'une destruction irréversible», le Saint-Siège souhaite «l'élimination totale des armes nucléaires». C’est «le seul moyen d'éviter une guerre nucléaire», a ajouté le cardinal Parolin.

“Il est regrettable que les États renforcent leurs arsenaux nucléaires avec des ressources qui pourraient être utilisées plus efficacement pour répondre aux besoins urgents en matière de développement. Cette tendance met en évidence la dépendance troublante des États dotés d'armes nucléaires à l'égard de la dissuasion nucléaire, plutôt qu'à l'égard du respect de leurs obligations au titre de l'article VI du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)”

Comme le souligne le Pape François «un monde exempt d'armes nucléaires est à la fois nécessaire et possible». «Dans un système de sécurité collective, il n'y a pas de place pour les armes nucléaires et les autres armes de destruction massive». Le Saint-Siège a encouragé donc les États à «renouveler leur engagement en faveur d'autres mesures de désarmement, telles que la revitalisation des processus bilatéraux de maîtrise des armements, l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT) et l'ouverture de négociations sur les matières fissiles et les traités d'assurance négative de sécurité».

Pour terminer, le cardinal Pietro Parolin, a aussi rappelé que «l'objectif d'un monde exempt d'armes nucléaires ne peut être atteint que par des discussions fondées sur la confiance mutuelle». Le Saint-Siège «continuera à construire des ponts de dialogue avec chaque État, dans le but de sauvegarder le bien commun plutôt que les intérêts individuels», a-t-il martelé.

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27 septembre 2024, 12:07