Les deux évêques chinois présents au Synode avec le Pape François. Les deux évêques chinois présents au Synode avec le Pape François.   (VATICAN MEDIA Divisione Foto)

Les évêques chinois au Synode : «Nous sommes en communion»

À l’occasion de la deuxième session de l’Assemblée synodale en cours au Vatican lors de ce mois d’octobre 2024, les deux évêques chinois présents, Mgr Joseph Yang Yongqiang et Mgr Vincent Zhan Silu, ont pris la parole dans la salle Paul VI pour apporter leurs salutations.

Andrea Tornielli – Cité du Vatican

«L'Église en Chine est la même que l'Église catholique dans les autres pays du monde: nous appartenons à la même foi, nous partageons le même baptême et nous sommes tous fidèles à l'Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique». C'est avec ces mots que, ces derniers jours, Mgr Joseph Yang Yongqiang, évêque de Hangzhou, capitale de la province chinoise du Zhejiang, a présenté ses salutations au Synode. Il est l'un des deux évêques de Chine continentale présents aux travaux en cours au Vatican. Il a été rejoint par Mgr Vincent Zhan Silu, évêque de Funing/Mindong dans la province côtière de Fujian. C'est la troisième fois que deux évêques de la République populaire de Chine participent au Synode: les précédentes ont eu lieu en 2018 et 2023 (Synode des jeunes et première session du Synode sur la synodalité). Avant la signature de l'accord provisoire entre le Saint-Siège et le gouvernement chinois en septembre 2018, aucun évêque de Chine continentale n'avait pu participer à ces événements, ni au Concile œcuménique Vatican II, ni aux Synodes des évêques successifs.

Mgr Yang Yongqiang, après avoir rappelé ces participations à la communion avec l'Église universelle, a expliqué: «Nous suivons l'esprit évangélique du “se faire tout à tous”, nous nous adaptons activement à la société, nous la servons, nous adhérons à la direction de la sinisation du catholicisme et nous prêchons la Bonne Nouvelle. L'Église catholique de Chine a entamé un échange actif de visites avec les communautés catholiques du monde entier sur la base des principes d'égalité, d'amitié et de respect mutuel. Nous menons des échanges sur des questions telles que l'évangélisation et le travail pastoral dans l'Église, les services sociaux et l'étude de la théologie; nous participons activement aux réunions internationales et aux activités de prière des religions pour la paix; nous cherchons à être “lumière et sel“ pour la paix dans le monde et la promotion d'une communauté dans laquelle l'humanité peut jouir d'une destinée partagée; et nous promouvons le développement avec différents types de projets». L'évêque a conclu en assurant de son «accueil les communautés catholiques et les groupes religieux de tous les pays qui souhaitent visiter l'Église en Chine».

De son côté, Mgr Zhan Silu s'est davantage concentré sur l'histoire du christianisme en Chine, rappelant la figure du jésuite Matteo Ricci et son «expérience» visant à «moduler l'Évangile chrétien sur les différentes pratiques de la vie humaine». De plus, il a ajouté que «le discernement entre les différences culturelles et la nécessité de préserver l'authenticité de la foi chrétienne était une source de confusion pour les missionnaires en Chine. Cette confusion a conduit à la célèbre controverse sur les rituels, qui s'est déroulée dans mon diocèse de Mindong. D'un point de vue historique, l'une des raisons de ce revers est que l'Église a ignoré les différences et la complémentarité des cultures humaines».

«Être une Église synodale engagée dans la mission d'évangélisation, a ajouté Mgr Zhan Silu, signifie respecter et écouter les voix des différentes histoires, cultures et traditions sur le chemin de la recherche du but ultime de l'humanité, qui est Dieu». Parmi les questions que l'Église chinoise doit aborder avec un regard neuf, l'évêque a conclu: «comment gérer les défis que les mariages mixtes posent à l'éducation des familles; comment s'adapter aux lois et règlements locaux; comment résoudre la confusion qui existe chez les laïcs entre les croyances populaires et certains aspects de la culture traditionnelle. L'Église, en ces temps nouveaux, s'est vu confier une nouvelle tâche de discernement, même si la voix de l'Esprit Saint est toujours légère et difficile à discerner. C'est précisément pour cette raison que l'apprentissage humble de l'expérience historique et actuelle est une manière importante d'évangéliser, c'est-à-dire de discerner le nouveau chemin que le Seigneur montre à l'Église».

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17 octobre 2024, 16:24