Synode: «Le diacre est celui qui crée des ponts»

Intervenant lors de l'une des conférences de presse quotidienne consacrées à l’actuel synode en cours au Vatican, le diacre belge Geert de Cubber est revenu sur l’importance du ministère du diacre permanent, qui «va là où l’Église ne va pas». Pour lui, ce ministère du service n’amène pas forcément vers le sacerdoce: «Être diacre n'est pas du tout pour moi une préparation au sacerdoce, je n'ai pas cette vocation».

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Geert de Cubber est le seul diacre permanent de l’Église latine présent pour la deuxième assemblée du Synode des évêques qui se tient ce mois d’octobre au Vatican. Avec lui, sont également présents un diacre de l’Église syriaque, et un autre de l’Église melkite, qui sera ordonné prêtre.

«C'est important d'avoir au moins un diacre, je suis déjà content d'être ici. Je regrette qu'il n'y ait pas d'autres diacres de rite latin car c'est un ministère qui peut être très fort, très prophétique, et qui peut être très synodal dans notre Église d'aujourd'hui», a-t-il expliqué.

L’expérience de la synodalité

Père de trois enfants, Geert De Cubber est responsable du chemin synodal dans son diocèse et l’applique déjà, à petite échelle, au sein de sa famille. «Quand j’ai su qu'il y avait la possibilité d'être nommé comme délégué, on a eu à la maison un pré-synode. C'est-à-dire qu’en famille, avec ma femme et mes trois enfants, nous nous sommes assis et nous nous sommes demandés: “est-ce une bonne idée que notre papa aille à Rome pendant un mois, tandis que nous, nous restons à la maison?“ Et chacun des quatre a dit oui, il faut le faire!», a-t-il raconté, assurant de la nécessité du soutien de sa famille pour venir à Rome comme témoin du processus synodal.

Cette «première expérience de la synodalité» en famille se décalque à d’autres échelles, dans sa paroisse, son diocèse et avec différents groupes pastoraux mais toujours sur le modèle du dialogue et de la communion. Pour le diacre, la synodalité est le seul moyen pour l’Église de Belgique de survivre à la sécularisation du pays et à la disparition progressive des pratiquants.

«Si nous ne marchons pas de manière synodale, l'Église ne survivra pas», a assuré le père de trois enfants, qui a cherché à introduire la synodalité parmi les jeunes, en unissant les pastorales des jeunes de tous les diocèses de langue flamande dans cet effort. «Au cours de ce chemin, nous avons changé de nom, nous sommes désormais 'Kammino', le 'k' indiquant que nous sommes catholiques, Katholiek dans notre langue», a-t-il expliqué.   

“Il faut écouter les gens, s’écouter mais aussi naturellement prier ensemble et écouter l'Esprit Saint. Sans l'implication de l'Esprit Saint, si on décide quelque chose ensemble, ce n’est peut-être pas ce que Dieu veut.”

Un ministère du service

Toutefois, Geert De Cubber connait les différentes réalités de l’Église. En Afrique par exemple, le ministère du diacre permanent n’existe pas, ou très peu. Mais il assure que ce ministère apporte une véritable richesse dans l’Église aux diocèses qui en ont besoin : «je peux imaginer que dans quelques endroits du monde, on dise: “le diaconat permanent, c'est intéressant, mais ce n'est pas pour nous“. Mais j’imagine aussi qu'il y a des diocèses dans le monde qui disent: “tiens c'est intéressant d'avoir des diacres permanents“ et qui commencent le discernement».

Proposant une réunion post-synodale des diacres permanents, sur le modèle de la rencontre organisée pour les prêtres de paroisse, Geert De Cubber a insisté sur la spécificité du ministère. «Être diacre, a-t-il soutenu, n'est pas du tout pour moi une préparation au sacerdoce, je n'ai pas cette vocation. Notre ministère est exclusivement un ministère de service».

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10 octobre 2024, 13:03