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Pour le Saint-Siège, le racisme en ligne exige une nouvelle règlementation

Lors de son intervention, jeudi 7 novembre, dans le débat sur l’élimination du racisme, Mgr Gabriel Caccia, observateur du Saint-Siège à l'ONU, a fait remarquer que les préjugés associés à l’intolérance raciale prennent des formes plus subtiles difficiles à combattre, particulièrement dans la montée du racisme et de la xénophobie en ligne et sur les plateformes numériques.

Marie José Muando Buabualo – Cité du Vatican

«L’égale dignité de chaque être humain exige que nous ne fermions jamais les yeux sur le racisme ou l’exclusion, mais que nous acceptions "l’autre” avec ouverture, en reconnaissant la richesse et la singularité de chaque personne et de chaque peuple »: Mgr Gabriele Caccia, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU, l’a réitéré lors de son intervention, jeudi 7 novembre, lors du débat général de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies sur l'élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l'intolérance qui y est associée. «Cela exige un changement fondamental d’attitude, en commençant par une volonté de dialoguer dans un esprit de solidarité et de fraternité afin de surmonter l’indifférence et la peur» a-t-il conclu, après avoir passé en revue les différentes nouvelles formes de discrimination et le caractère fondamental non négociable de la défense de la dignité humaine et de l’égalité entre tous les êtres humains, soutenu par les Nations unies.

La dignité humaine comme vérité fondamentale non négociable

Mgr Caccia a commencé son intervention en évoquant le premier article de la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui affirme que «tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits». Il a poursuivi en déplorant le fait que cette vérité fondamentale reconnue et considérée à juste titre comme non négociable, est constamment remise en question. Mgr Caccia s’appuie sur les dernières données statistiques qui démontrent que près d’une personne sur six dans le monde subit des discriminations. «La discrimination raciale, fondée sur des facteurs tels que l’origine ethnique, la couleur ou la langue, est l’un des motifs les plus courants», déplore l’observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU qui, par la suite, analyse point par point, les différentes formes de racisme tout en insistant sur la position du Saint-Siège de ne pouvoir ni tolérer, ni fermer les yeux sur «l’exclusion sous quelque forme que ce soit et de défendre le caractère sacré de toute vie humaine». Mgr Caccia rappelle la déclaration du Pape François qualifiant le racisme comme «un affront à la dignité inhérente donnée par Dieu à chaque être humain».

La migration et l’intolérance religieuse comme pretextes

Poursuivant l’analyse sur les préjugés associés au racisme, Mgr Caccia attire l’attention sur les trois domaines retenus par le Saint-Siège comme particulièrement préoccupants: la migration, la liberté religieuse et les réseaux sociaux. L’observateur du Saint-Siège auprès de l'ONU cite en premier lieu la migration, soulignant combien les personnes en déplacement doivent toujours être considérées comme des êtres humains possédant la même dignité intrinsèque que toute personne. «La migration peut créer un sentiment de peur et d’anxiété qui est souvent exacerbé et exploité à des fins politiques. Comme l’a observé le Pape François, cela peut conduire à une mentalité xénophobe, où les gens se replient sur eux-mêmes, et il faut y remédier de manière décisive.» Ensuite, la liberté religieuse qui conduit à des restrictions et des persécutions d’individus et communautés pour avoir professé leur foi. De telles restrictions, poursuit Mgr Caccia, portent atteinte au principe fondamental de la liberté de religion ou de conviction. «Le Saint-Siège souligne que les gouvernements ont la responsabilité première de protéger ce droit de leurs citoyens, car il s’agit de l’une des exigences minimales absolues nécessaires pour vivre dans la dignité.»

Mgr Caccia pointe du doigt la montée du racisme en ligne

Pour combattre ce fléau, conclut-il, l’éducation revêt une importance capitale, à la fois comme stratégie de réponse et comme mesure préventive à long terme. Cela implique, explique Mgr Caccia, «non seulement un engagement renouvelé en faveur d’une éducation de qualité, qui permette à chacun d’atteindre son plein potentiel et de poursuivre le bien commun, mais aussi la reconnaissance du fait que l’éducation commence avant tout dans la famille, les parents étant les premiers éducateurs des valeurs humaines.» Et d'ajouter que cette forme d’éducation pourra conduire à un changement de mentalité, en commençant par une volonté de dialoguer dans un esprit de solidarité et de fraternité afin de surmonter l’indifférence et la peur.

 

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08 novembre 2024, 14:38