Au G20, le cardinal Parolin appelle à une remise de la dette des pays les plus pauvres
Alexandra Sirgant - Cité du Vatican
Après avoir transmis le message du Pape François aux dirigeants des plus grandes puissances économiques mondiales, réunis à Rio de Janeiro les 18 et 19 novembre, le secrétaire d’État du Saint-Siège a invité un peu plus tard les participants à la deuxième session du 19e sommet du G20, à repenser le cadre des institutions multilatérales pour permettre une coopération internationale plus efficace. Le cardinal Pietro Parolin a renouvelé l’appel du Pape, formulé dans la Bulle d’indiction du Jubilé delivrée le 9 mai dernier, pour une remise de la dette des pays les plus pauvres.
Le cardinal Parolin a dans un premier temps souligné «la diminution notable de l’influence des États-nations» dans un monde de plus en plus mondialisé, où «les secteurs économiques et financiers» exercent «un plus grand contrôle sur la prise de décision publique». À cela s’ajoutent les difficultés rencontrées par les institutions multilatérales internationales «pour répondre aux exigences du XXIe siècle», a souligné le cardinal italien. Ainsi, les institutions établies au lendemain de la Seconde Guerre mondiale doivent faire face à de nouveaux défis, et de nouveaux mécanismes mondiaux doivent être développés pour répondre aux «questions environnementales, de santé publique, culturelles et sociales, ainsi qu'à celles liées à l'intelligence artificielle».
Une gouvernance mondiale fondée sur l'égalité
Le secrétaire d’État du Saint-Siège a invité les plus grandes puissances mondiales à ne pas «confondre le multilatéralisme avec une autorité mondiale concentrée par une seule personne ou une élite ayant un pouvoir excessif». «Toute réforme de la gouvernance mondiale devrait être fondée non seulement sur la souveraineté égale des États, mais aussi sur les principes de subsidiarité et de participation égale, plutôt que sur la domination et le pouvoir» a mis en garde le cardinal Pietro Parolin. Une première initiative qui irait dans ce sens, a-t-il conclu, est celle formulée par le Pape François dans la bulle d’indiction pour l’Année Sainte 2025 (Spes non confundit), soit la reconnaissance de «la gravité de nombreuses décisions prises [par les nations les plus riches]» et la remise de «la dette des pays qui ne pourront jamais les rembourser».
Une déclaration conjointe du sommet de Rio de Janeiro a été publiée ce lundi soir. Le groupe des 20, comprenant 19 pays ainsi que l'Union européenne et l'Union africaine, s'est engagé à soutenir toute initiative constructive visant à «une paix juste et durable» en Ukraine et s'est dit unis «pour soutenir un cessez-le-feu» à Gaza et au Liban. Les pays ont également endossé l'idée de coopérer pour taxer «effectivement» les personnes très fortunées.
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