Journée mondiale de la pêche: approfondir notre relation avec «sœur eau»
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Depuis 1997, tous les 21 novembre, la Journée mondiale de la pêche met en valeur les pêcheurs, et notamment les regroupements et coopératives de pêcheurs. Pour cette année 2024, le cardinal Michael Czerny propose «d’approfondir notre relation avec “sœur eau” et le développement humain intégral de tous».
Une minorité vorace
Rappelant que dans la Bible, les grandes eaux sont souvent «le symbole de l’instabilité et de l’inquiétude» comme pour le déluge ou le passage de Moïse dans la mer Rouge, le livre de la Genèse au contraire prononce une «parole créatrice», thème de cette Journée: «Que les eaux foisonnent d’une profusion d’êtres vivants» (Gn 1, 20).
Pourtant, ce «métier de pêcheur, l’un des plus anciens de l’humanité a profondément changé», explique le préfet du dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral, notamment par «les blessures infligées à notre maison commune par un modèle économique agressif et diviseur». Cet appétit vorace met en péril la vie de millions d’êtres humains qui vivent de la pêche, «au bénéfice d’une minorité de plus en plus influente et puissante qui ne s’intéresse pas aux effets à moyen et long terme de cette économie meurtrière».
La fraternité, antidote à la mondialisation de l’indifférence
Pour le cardinal Michael Czerny, l’Église engage les fidèles à ne pas négliger ce danger qui vise les plus petits producteurs.
Plus encore, le cardinal canadien appelle ceux qui le souhaitent à s’engager contre cette injustice, «Ne vous laissez pas intimider, allez de l’avant», rappelant les paroles du Pape François aux Mouvements populaires en septembre 2024.
Un monde plus fidèle aux rêves de Dieu
Le message propose ensuite plusieurs pistes pour un monde de la pêche plus «fidèle aux rêves de Dieu». D’abord, avec «un développement technologique qui renforce la dignité et la sécurité du travail, en rétablissant les justes équilibres entre les personnes». Ensuite, le cardinal estime que les législateurs doivent se soucier des «petites communautés, des entreprises familiales et des organisations de pêcheurs», plutôt que des intérêts des grandes multinationales, car ces petits pêcheurs «ont en effet une vocation à protéger la mer qui doit être soutenue dans une perspective d’écologie intégrale généralisée et populaire».
En conclusion, le message invite chaque lecteur à la prière, «qui doit toujours accompagner l’engagement pour la justice». «Prions donc nous aussi, en confiant à l’intercession de Marie, Stella Maris, les préoccupations et les désirs des pêcheurs ainsi que de tous ceux qui bénéficient de leur travail», se termine-t-il.
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