Des pêcheurs au Mozambique. Des pêcheurs au Mozambique.   (SIPHIWE SIBEKO)

Journée mondiale de la pêche: approfondir notre relation avec «sœur eau»

À l’occasion de la Journée mondiale de la pêche le 21 novembre, le préfet du dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral déplore le bouleversements des équilibres séculaires entre l’homme et les ressources halieutiques, en raison de «méthodes prédatrices». Dans un message publié ce 12 novembre le cardinal Michael Czerny, insiste pour que les législateurs protègent les petits producteurs «dans une perspective d’écologie intégrale généralisée et populaire».

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Depuis 1997, tous les 21 novembre, la Journée mondiale de la pêche met en valeur les pêcheurs, et notamment les regroupements et coopératives de pêcheurs. Pour cette année 2024, le cardinal Michael Czerny propose «d’approfondir notre relation avec “sœur eau” et le développement humain intégral de tous».

Une minorité vorace

Rappelant que dans la Bible, les grandes eaux sont souvent «le symbole de l’instabilité et de l’inquiétude» comme pour le déluge ou le passage de Moïse dans la mer Rouge, le livre de la Genèse au contraire prononce une «parole créatrice», thème de cette Journée: «Que les eaux foisonnent d’une profusion d’êtres vivants» (Gn 1, 20).

Pourtant, ce «métier de pêcheur, l’un des plus anciens de l’humanité a profondément changé», explique le préfet du dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral, notamment par «les blessures infligées à notre maison commune par un modèle économique agressif et diviseur». Cet appétit vorace met en péril la vie de millions d’êtres humains qui vivent de la pêche, «au bénéfice d’une minorité de plus en plus influente et puissante qui ne s’intéresse pas aux effets à moyen et long terme de cette économie meurtrière».

La fraternité, antidote à la mondialisation de l’indifférence

Pour le cardinal Michael Czerny, l’Église engage les fidèles à ne pas négliger ce danger qui vise les plus petits producteurs.

“Les chrétiens ne peuvent donc pas se détourner lorsque des écosystèmes entiers sont menacés par des modes de travail qui les dévastent et qui appauvrissent jusqu’à la famine des populations déjà éprouvées par des inégalités et des conflits.”

Plus encore, le cardinal canadien appelle ceux qui le souhaitent à s’engager contre cette injustice, «Ne vous laissez pas intimider, allez de l’avant», rappelant les paroles du Pape François aux Mouvements populaires en septembre 2024.  

Un monde plus fidèle aux rêves de Dieu

Le message propose ensuite plusieurs pistes pour un monde de la pêche plus «fidèle aux rêves de Dieu». D’abord, avec «un développement technologique qui renforce la dignité et la sécurité du travail, en rétablissant les justes équilibres entre les personnes». Ensuite, le cardinal estime que les législateurs doivent se soucier des «petites communautés, des entreprises familiales et des organisations de pêcheurs», plutôt que des intérêts des grandes multinationales, car ces petits pêcheurs «ont en effet une vocation à protéger la mer qui doit être soutenue dans une perspective d’écologie intégrale généralisée et populaire».

En conclusion, le message invite chaque lecteur à la prière, «qui doit toujours accompagner l’engagement pour la justice». «Prions donc nous aussi, en confiant à l’intercession de Marie, Stella Maris, les préoccupations et les désirs des pêcheurs ainsi que de tous ceux qui bénéficient de leur travail», se termine-t-il.

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12 novembre 2024, 14:20