Frère Roberto Pasolini, nouveau prédicateur de la Maison pontificale
Salvatore Cernuzio - Cité du Vatican
44 ans de prédication, chaque Carême et chaque Avent, devant trois Papes et la Curie romaine. L'une des affectations les plus durables au Vatican est probablement celle de prédicateur à la Maison pontificale du père Raniero Cantalamessa, le célèbre capucin de 90 ans qui est devenu un point de référence spirituel non seulement entre les murs léonins, mais aussi pour des millions d'Italiens avec ses livres, ses conférences et ses programmes télévisés. Aujourd'hui, samedi 9 novembre, le père Cantalamessa met fin au mandat qui lui a été confié par Jean-Paul II en 1980 et qui a été poursuivi par Benoît XVI et François, le Pape qui, en 2020, souhaitait également lui conférer la pourpre (ce que le père Cantalamessa a accepté, en demandant toutefois de conserver l'habit franciscain).
Le nouveau prédicateur
C'est un héritage important que recueille le successeur désigné aujourd'hui par le Souverain pontife: le capucin Roberto Pasolini. Mais pour un frère qui avait l'habitude d’apporter le catéchisme aux Navigli, cœur de la vie nocturne milanaise, et qui s'est également engagé pendant des années dans les soupes populaires, la pastorale auprès des prisonniers et des handicapés, et la distribution de nourriture aux sans-abris, les défis ne sont pas nouveaux. À partir d’aujourd’hui, c’est donc le père Pasolini, bibliste et professeur d’exégèse biblique, qui assurera la catéchèse auprès du Pape et de la Curie romaine pendant la période de l’Avent et du Carême.
Entre activités académiques et pastorales
Âgé de 53 ans, fêtés le 5 novembre, né à Milan, Roberto Pasolini est dans l'Ordre franciscain des Frères mineurs capucins depuis le 7 septembre 2002, ordonné prêtre en 2006. Il a été professeur de langues bibliques et d'Écriture Sainte à l'Étude théologique interprovinciale Laurentianum des Frères Mineurs Capucins à Milan et à Venise, et enseigne aujourd'hui l'exégèse biblique à la Faculté de Théologie de l'Italie du Nord à Milan, collaborant avec l'archidiocèse ambrosien pour la formation des professeurs de religion et avec la conférence italienne des Supérieurs Majeurs. Une activité académique que le nouveau prédicateur combine avec une intense activité pastorale: rencontres de formation, retraites de prédication et exercices spirituels, accompagnement spirituel et initiatives caritatives auprès des couches les plus fragiles de la société, qu'il mène aux côtés des novices qu'il forme. Il est également l'auteur de plusieurs articles et livres sur la spiritualité biblique et s'intéresse aux nouvelles technologies, aux nouveaux médias tels que les podcasts et aux opportunités de l'Intelligence artificielle.
Peut-être s'agit-il d'une réminiscence de sa jeunesse d'informaticien, également impliqué dans la politique à cette époque, avant de découvrir -comme il l'a révélé dans une interview accordée à l'émission Soul de Tv2000- que les idéologies ne rendent pas l'homme plus libre. La seule liberté vient de Dieu, car «la vraie liberté consiste à se libérer de la culpabilité, parce que la rédemption du Christ a rétabli le lien de bonté avec Dieu», a-t-il déclaré.
Merci au père Cantalamessa
La prédication du père Pasolini aborde les thèmes les plus profonds de l'existence humaine et de la foi, toujours en lien avec l'actualité et les nouvelles tendances. Un trait qu'il partage avec son prédécesseur Cantalamessa, qui poursuivra désormais sa vie d'étude, de lecture et de prière à l'Ermitage de l'Amour Miséricordieux de Cittaducale, territoire du diocèse de Rieti, aux côtés de religieuses Clarisses dont il est, en quelque sorte, l'aumônier.
«Prendre son bâton, un énorme vertige»
Le frère Pasolini, contacté par le directeur de l'Osservatore Romano, Andrea Monda, a déclaré à propos de son prédécesseur: «Reprendre l'héritage du père Cantalamessa, dont je suis un grand admirateur depuis que je suis entré dans l'Ordre, me semble être un énorme vertige. J'ai écouté ses homélies du Vendredi saint, ses méditations, j'ai lu tous ses livres, j'ai toujours trouvé en lui une grande inspiration. D'un autre côté, j'essaie de croire que si l'on me demande maintenant d'essayer de poursuivre cette tradition qui a une grande valeur pour l'Église et dans notre ordre, cela signifiera que je pourrai le faire d'une manière qui me correspond, dans laquelle je pourrai simplement me manifester, sans ressentir le besoin de me comparer à ceux qui m'ont précédé et qui m'ont inspiré».
Auprès des médias du Vatican, le nouveau prédicateur exprime ses sentiments «ambivalents»: d'une part, «une grande joie et gratitude pour un appel grand et merveilleux que j'ai reçu»; d'autre part, «un sentiment de peur et d'inadéquation face à une tâche qui semble énorme et devant laquelle je me sens si petit». C'est avec joie et crainte que le frère s'engagera dans cette nouvelle mission, «avec la grande confiance d'être accompagné par toutes les personnes qui m'ont aidé au cours de ces années à mûrir une compréhension de la Parole de Dieu et je tenterai de faire résonner cette Parole dans le cœur de l'Église, en m'en remettant au Seigneur».
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