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L'assermentation des nouvelles recrues le 19 août 2024. L'assermentation des nouvelles recrues le 19 août 2024. 

Saint Martin, source d’inspiration pour les jeunes recrues de la Garde suisse

Chacun des 140 gardes suisses à assurer la protection du Souverain pontife, a juré lors de sa prestation de serment d’être fidèles au Pape en se mettant sous la protection de leurs saints patrons: saint Nicolas de Flüe, saint Sébastien et saint Martin dont la commémoration liturgique a lieu ce 11 novembre. Actuel garde suisse, Martin Gras nous raconte combien le saint de Tours est pour lui un modèle qu'il tâche de suivre au quotidien.

Vianney Gilliot – Cité du Vatican

Saint Martin est nommé évêque de Tours par nomination populaire, région dans laquelle il finira sa vie en 398. Il est saint patron de la garde suisse pontificale depuis la fondation du corps d’armée protecteur du Souverain Pontife par le Pape Jules II en 1506. Son patronage fut choisi pour son statut de militaire qui traitait avec dignité ses subordonnés. Comme chaque année, le 11 novembre, la garde suisse a célébré une messe dans la chapelle des gardes, devant les reliques de Saint Martin.

Un militaire humble

Il a fallu deux années de préparations militaires à Martin Gras, jeune originaire du canton de Fribourg pour intégrer la garde pontificale. «J’aime l’aventure, ça m’est venu par le scoutisme» explique-t-il en cherchant les raisons qui l’ont poussé à s’inscrire dans l’armée suisse. En ce jour de fête pour lui et tout le corps des gardes suisses, il se sent rejoint par la manière dont son saint patron témoigne de l’Évangile. Une des phrases d’ailleurs qui lui reste en tête en évoquant la vocation de garde est un passage de Saint Jean «Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime» (Jn 15:13). «C’est une chance que j’ai de pouvoir vivre ma foi et d’être prêt à donner ma vie, d’assurer la sécurité du Saint-Père» ajoute-t-il, souriant.

Martin Gras se sent privilégié de pouvoir vivre en lien étroit avec l’exemple spirituel que représente l’évêque de Tours. «Le fait que Saint Martin donna la partie du manteau qui lui appartenait est un moyen de nous enseigner comment faire des concessions sur ce qu’on possède, le fait de donner de mon temps, d’arrêter mes études, d’apprendre une nouvelle langue, ça me fait me rapprocher de la vie de Saint Martin. Lui a donné de ce qu’il avait pour se mettre au service de plus pauvres, j’essaye de m’en rapprocher en consacrant ces deux années au service de l'Église», explique-t-il.

A l’image du légionnaire vertueux qu’était son saint patron, le jeune garde suisse dit essayer de donner le maximum en fonction de ses moyens. Cette vocation au service est source de joie pour lui. «J’essaie de servir en souriant» ajoute le jeune cuisinier de formation en commentant les différents travaux qu’il exécute; que ce soit le conseil aux touristes ou la tenue d’un poste de garde sans bouger jusqu’à deux heures de suite. «Dans cette vie à la garde, j’apprends à donner sans compter, j’apprends aussi à supporter la douleur avec le mal de dos que j’ai parfois» dit-il d’un air amusé.

Les gardes pontificaux suivent une formation complète d’environ 2 ans dirigée par l’armée suisse avant de rentrer à la garde.

Un héritage spirituel vivant qui invite au service

Ce témoin vivant de l’Évangile qu’est Saint Martin rend concrète la manière par laquelle l’appel à la charité chrétienne peut se concilier avec le fait d’appartenir à un corps militaire «Ce qui me touche le plus dans la vie de Saint Martin c’est évidemment le moment où il donne son manteau, le fait qu’il donne la partie du manteau qui lui appartenait me fait dire que je donne le maximum de ce que je peux».

C’est en effet à 21 ans, durant l’hiver rigoureux de 338 que Saint Martin croisa le chemin d’un pauvre près d’Amiens. Son manteau avait été payé par l’armée, il y avait ajouté une doublure qui lui appartenait. Il sépara alors son manteau en donnant la doublure au pauvre. Il offre ainsi un enseignement empreint de sagesse sur l’importance de donner, soulignant que seule une véritable générosité d’intention peut conduire à une charité authentique.

Le don de soi est au centre de la vocation de Martin Gras, c’est d’ailleurs tout le sujet de leur cérémonie d’intronisation en mai de chaque année, appelée « assermentation». Au texte qui leur est lu sur leur loyauté au Pape et leur dévouement jusqu’au sacrifice, les nouvelles recrues répondent: «je jure d'observer loyalement et de bonne foi tout ce qui vient de m'être lu, aussi vrai que Dieu et nos Saints Patrons m'assistent!».

Cette promesse faite devant tous ses frères gardes, Martin se la rappelle souvent «J’essaye de faire chaque jour comme si c’était le premier au sein de la garde» dit-il, s’efforçant de ne pas rendre banal ce service exigeant.

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11 novembre 2024, 17:56