La crèche de Bethléem, une étoile pour l'espoir des chrétiens de Palestine
Francesca Sabatinelli - Cité du Vatican
«Nous l'avons appelée ‘‘Suivre l'étoile’’, celle qui est sur notre crèche, qui reflète celle de la Grotte de la Nativité à Bethléem, mais celle-ci est plus grande, faite de nacre, une curiosité à découvrir», explique Taisir Hasbun, commissaire de l’exposition artistique «Nativité de Bethléem 2024» exposée dans la salle Paul VI. Johny Andonia et Faten Nastas Mitwasi ont conçu cette œuvre de trois mètres de haut. «C'est une occasion très importante pour nous, citoyens de Bethléem, de faire entendre notre voix», surtout dans le contexte actuel, qui est assez difficile», explique-t-il. «C'est une façon d'être présent, de partager avec tous les visiteurs qui seront présents dans la salle Paul VI, de faire connaître notre existence, notre présence, notre participation. C'est très important», ajoute-t-il.
Le symbole de l'olivier
Cette crèche, réalisée en collaboration avec le comité présidentiel palestinien pour les affaires ecclésiastiques, l'ambassade palestinienne au Vatican et le Centre Piccirillo de Bethléem, a été créée à 90 % par l'Université Dar Al-Kalima et raconte l'histoire de la Terre Sainte et de la Sainte Famille avec des statues en bois d'olivier, et de nombreux autres matériaux, tels que le fer pour la structure principale, la nacre pour l'étoile, la pierre, la céramique, le verre, le feutre, le tissu, la laine avec laquelle les moutons de la crèche ont été créés par le «Centre Ma'an lil-Hayat, une association de Bethléem qui accueille les enfants de la région. Il y aura aussi un olivier, un vrai bien sûr, pour représenter la Palestine et son économie agricole, une terre pleine d'oliviers, du nord au sud, un olivier qui est aussi un symbole de paix».
La pauvreté de Bethléem
Une paix longtemps perdue par cette terre, aujourd'hui également mise à genoux par la poursuite d'une guerre dramatique qui a commencé il y a plus d'un an. «Bethléem et toute la Terre sainte, toute la Palestine, dépendent du tourisme. En 2019, plus de deux millions de pèlerins sont entrés dans l'église de la Nativité, y compris des touristes et des visiteurs. À cause de la pandémie de Covid, nous avons connu un blocus total, pendant plus d'un an, suivi du conflit qui touche aujourd'hui l'ensemble du Moyen-Orient, mais surtout la Palestine».
La plupart des familles de Bethléem et des environs, environ 70 %, dépendent du tourisme, en tant qu'artisans produisant du bois d'olivier, de la nacre et des objets en céramique; entre le Covid et la guerre, «elles vivent toutes une situation très difficile, extrêmement précaire. Pour certaines familles, il est même impossible de trouver de la nourriture, les familles vivent une pauvreté extrême, c'est pourquoi notre présence au Vatican est une façon de faire entendre notre voix, de dire que nous avons besoin de votre solidarité, de votre aide». L'espoir de Taisir Hasbun est qu'«au cours de l'année jubilaire 2025, la situation s'améliore et que nous puissions vraiment recommencer à accueillir les millions de pèlerins que nous avons accueillis au cours des siècles, depuis le début du christianisme jusqu'à aujourd'hui». Car Bethléem est «le berceau du christianisme», a t-il conclu.
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