Le cardinal Konrad Krajewski rencontre les personnes malades à Fastiv, à 80 kilomètres de Kiev, lundi 23 décembre 2024. Le cardinal Konrad Krajewski rencontre les personnes malades à Fastiv, à 80 kilomètres de Kiev, lundi 23 décembre 2024.  

En Ukraine, déchirée par la guerre, le cardinal Krajewski célèbre la messe de Noël

Le préfet du dicastère pour le Service de la charité et le nonce apostolique apportent la proximité du Pape François aux villages les plus touchés par le conflit, où ils célèbreront la messe de Noël. Lundi 23 décembre, le cardinal Krajewski s'est arrêté à Fastiv, à 80 kilomètres au sud-ouest de Kiev, pour inaugurer une soupe populaire. «Ce sont les miracles d'aujourd'hui», raconte-t-il.

Benedetta Capelli, Père Paweł Rytel-Andrianik et Tomasz Zielenkiewicz – Cité du Vatican

«Nous devons être auprès de ces gens, à notre place Jésus aurait fait la même chose». Le ton du cardinal Konrad Krajewski est calme lorsqu'il explique à Vatican News les implications de sa nouvelle mission en Ukraine, mise en place pour livrer un camping-car médical (petit hopital mobile) à Lviv et six échographes destinés aux hôpitaux bombardés, comme des cadeaux du Saint-Père. Le cardinal polonais, qui s'est déjà rendu une douzaine de fois dans le pays victime de la guerre, connaît le danger de cette initiative. «L'autre soir, quand je suis rentré à Kiev, raconte l'aumônier du Pape, le Saint-Père m'a appelé, il voulait savoir comment se déroulait cette mission qui, comme nous le savons, est un peu dangereuse». Après un long voyage, le cardinal Krajewski et le nonce apostolique en Ukraine, Mgr Visvaldas Kulbokas, arriveront ce mardi 24 décembre dans une zone de guerre «où les gens souffrent». C'est là, auprès de «ce petit troupeau qui reste», qu'ils célébreront la messe de Noël.

Rompre le pain ensemble

Les enfants rencontrés à Fastiv, une ville de 60 000 habitants située à 80 kilomètres au sud-ouest de Kiev, ont réalisé, vêtus de vêtements traditionnels, une pièce de Noël «faite avec le cœur». Parmi eux, a précisé le cardinal Konrad Krajewski, se trouvaient de nombreux enfants de l'école de musique que la guerre avait rendus orphelins. Des ours en peluche leur ont été offerts. Peu avant, Mgr Krajewski s'était rendu dans un établissement appelé «maison sociale», où vivent de nombreuses personnes âgées, et il a rencontré des malades en rompant le pain blanc, «une coutume pour présenter les vœux de Noël». Le centre Saint Martin de Porres, géré par les pères dominicains, est très actif à Fastiv. «C'est ici que de nombreux réfugiés ont trouvé refuge, c'est ici que de nombreux volontaires arrivent pour apporter de la nourriture, en partant de Cherson, vers d'autres villes. Les religieux s'occupent de la population restée dans ces régions». Le centre fonctionne depuis 19 ans, et les enfants malades issus de familles dispersés, les personnes âgées, les mères célibataires et les sans-abri y trouvent refuge.

«Que ce soit le dernier Noël sous la guerre»

En fin de journée, une soupe populaire a été inaugurée, qui manquait depuis 2009, date à laquelle les Dominicains avaient ouvert une cuisine sociale. «C'est un lieu particulièrement important pour les pauvres et les réfugiés. La pension, explique le cardinal, est d'environ cent dollars, ces personnes ne peuvent vraiment rien se permettre, c'est pourquoi les Dominicains, avec l'aide de volontaires, dont la plupart viennent de Pologne, ont permis la création de cette soupe populaire».

«Le Pape m'a envoyé parcourir 3 000 kilomètres pour partager avec vous la joie de la naissance de Dieu, en espérant que ce sera le dernier Noël sous la guerre. La foi et la prière peuvent déplacer des montagnes. C'est pourquoi, si nous avons confiance en Dieu, cette guerre absurde prendra fin».

L'aumônier aux côtés des enfants à Fastiv.
L'aumônier aux côtés des enfants à Fastiv.

Les miracles d'aujourd'hui

«Dans ces moments-là, dit l'aumônier du Pape, je me souviens toujours de l'Évangile (Mt 14, 13-21), lorsque les disciples, effrayés, vont trouver Jésus et lui disent qu'il y a cinq mille personnes affamées qui n'ont rien à manger et qui ne disposent que de quelques pains et de deux poissons. Jésus leur dit: "Donnez-leur vous-mêmes à manger". Ce "vous" signifie "nous". Nous, en tant qu'Église, en tant que croyants, en tant que porteurs de l'Évangile. Et c'est ce qui se passe à Fastiv». L'aumônier a témoigné de la grande générosité à l’œuvre à Fastiv, où chaque jour quelqu'un apporte du pain, du riz, des pâtes, de la viande, et où «jusqu'à présent il ne manque rien». «Voilà les miracles d'aujourd'hui», a-t-il conclu. 

Les enfants de Fastiv portant leurs ours en peluche.
Les enfants de Fastiv portant leurs ours en peluche.

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24 décembre 2024, 14:33