Le cardinal Parolin exhorte au respect du droit humanitaire

Isabella H. de Carvalho - Cité du Vatican

«Nous sommes très préoccupés par la violation systématique du droit international». Le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin exprime au nom du Saint-Siège sa préoccupation face à la «reprise» ou à la «poursuite» de tant de combats dans le monde, à commencer par ceux de ces derniers jours dans la bande de Gaza, également dénoncés dimanche dernier par le Pape François dans son texte préparé pour la prière de l'Angélus.

Les paroles de l'évêque de Rome ont été suivies aujourd'hui d'une réponse de l'ambassade d'Israël près le Saint-Siège, via son compte sur le réseau social X, dans laquelle elle affirme agir en conformité avec le droit international. Le cardinal Parolin, en marge de l'événement tenu à Rome dans l’après-midi du lundi 24 mars à l'Institut Augustinianum, intitulé «Sommet sur la longévité au Vatican: défier l'horloge du temps», a répondu aux questions des journalistes. Il a tenu à souligner que l'appel du Pape «est un appel à s'arrêter, à trouver des voies de dialogue et de paix». «Récemment, a déclaré le cardinal, nous avons parlé avec la Croix-Rouge et elle aussi est très, très en difficulté». «Les bombardements de civils, les assassinats de travailleurs humanitaires sont autant d'actions qui vont exactement à l'encontre du droit humanitaire et, aujourd'hui, le droit humanitaire n'est pas respecté. C'est une des grandes limites de cette période: il n'y a plus de respect pour le droit humanitaire», a-t-il souligné.

La santé du Pape

Interrogé sur l'état de santé du Pape François, au lendemain de sa sortie de l'hôpital Gemelli après 38 jours d’hospitalisation, le cardinal a expliqué que le Souverain pontife «devra maintenant être en convalescence » et «rester calme». Il est prématuré, selon le secrétaire d'État, de prédire comment seront organisés l'agenda et le calendrier des différentes audiences et célébrations du Saint-Père. «Le travail administratif continuera», a-t-il expliqué. «Pour l'instant, seules les situations les plus importantes seront soumises au Pape, les questions qui requièrent des décisions de sa part, également pour ne pas trop le fatiguer. Ensuite, lorsqu'il reprendra ses fonctions, nous reviendrons à une programmation normale».

Discours au sommet

Dans son discours au sommet parrainé par l'Académie pontificale pour la vie, le cardinal Parolin a indiqué que «la longévité est l'un des grands défis de notre temps» car il ne s'agit pas seulement d'une question médicale, mais d'une question qui «touche la société dans son ensemble, impliquant l'économie, la culture, l'éthique et la spiritualité». «Nous vivons à une époque où l'on tend à nier les limites et les fragilités, comme si la vieillesse était un problème à cacher», a expliqué le secrétaire d'État du Saint-Siège. «Nous ne pouvons pas tomber dans l'illusion du progrès qui suit l'immortalité biologique, en oubliant que la vraie plénitude se trouve non pas dans la quantité d'années, mais dans la qualité des relations, dans l'amour donné et reçu, dans le sens profond de faire partie d'une communauté». C'est pourquoi le cardinal a exhorté à ce que la «recherche scientifique et technologique» soit orientée «vers le bien intégral de la personne» et à se mettre «au service de la dignité humaine et de la fraternité universelle». «La longévité ne peut pas devenir un privilège réservé à quelques-uns, ni une nouvelle forme d'inégalité sociale», a-t-il réitéré, citant également les paroles du Pape François à ce sujet. Enfin, le cardinal Parolin a de nouveau souligné l'importance des relations entre les jeunes et les personnes âgées afin d'instaurer une «solidarité intergénérationnelle» et d'éviter une «culture de l'individualisme».