Le Pape souhaite des solutions justes et pacifiques pour la crise anglophone au Cameroun
Cédric Mouzou, SJ (avec Paule Valérie Mendogo) – Cité du Vatican
Annoncée quelques jours plus tôt, cette contribution du Pape François à la résolution de la crise dite anglophone a ranimé l’espérance en la majorité des camerounais qui ne demandent plus qu’un retour à la paix. Au menu des échanges entre le président Biya et Mgr Julio Murat figuraient la crise sociopolitique qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest depuis plus de deux ans, et les relations entre le Cameroun et le Saint-Siège.
Une correspondance qui vient appuyer l’action de l’épiscopat
La minorité anglophone du Cameroun, qui représente environ 20% des 22 millions de la population, proteste depuis novembre 2016. Les tensions politiques qui sévissent dans le pays ont provoqué dans les régions du sud-ouest et du nord-ouest du pays, le déplacement de près de 437 000 personnes. Le Nonce apostolique, Mgr Julio Murat, était porteur d’une lettre du Pape François au président Paul Biya. Répondant aux questions des médias, au sortir de l’audience, il a déclaré:
Avec cette correspondance du Pape qui vient appuyer les différentes actions de l’épiscopat camerounais qui a toujours soutenu que la violence ne sera jamais une solution, les camerounais prient et espèrent que le chef de l’Etat et ses collaborateurs puissent initier et promouvoir des actions justes, pacifiques, à portée réparatrice et réconciliatrice.
Donner une chance à la paix et la priorité au vivre ensemble
Le 15 Mars 2019 les chefs traditionnels du Sud-ouest ont appelé à la cessation des hostilités. Ils ont aussi invité les sécessionnistes à sortir des brousses pour donner une chance à la paix et la priorité au vivre ensemble. Ils ont enfin demandé au gouvernement de réhabiliter les industries comme la Cameroon Development Corporation (CDC) et la plantation de la filière huile de palme (PAMOL) ainsi que l’hôpital de district de Kumba, aujourd’hui détruits dans cette guerre pour ou contre la sécession.
En effet l’une des conséquences dévastatrices de la crise qui frappe les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun est la paralysie de l’économie. Depuis le début de la crise, la Cameroon Development Corporation(CDC) et la plantation de la filière huile de palme (PAMOL) font face à une crise, liée aux attaques répétées des milices sécessionnistes qui opèrent dans les régions anglophones. L’hôpital de district de Kumba avait été incendié dans la nuit du 10 février 2019.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici