Burkina Faso: Solidarité avec les mineurs coincés sous terre

Françoise Niamien et Christian Kombe, SJ – Cité du Vatican

Le 16 avril 2022, suite à des pluies diluviennes, chose rare en cette période de l’année, la mine de Perkoan, dans la province de Sanguie est inondée. Alors que l’alerte est donnée pour évacuer le site de cette mine de zinc, exploitée par la compagnie canadienne Trevali Mining, huit mineurs, dont six burkinabè, un zambien et un tanzanien, sont pris au piège et restent coincés dans les installations souterraines de la mine. Près d’un mois après, les équipes de secours continuent l’opération de sauvetage dans l’espoir de retrouver les huit mineurs.

Près d’un mois de sauvetage

Pour Monseigneur Hermenegilde Joachim Ouedraogo, évêque de Koudougou, si cette situation perdure, c’est doute parce que le pays n’a pas les moyens d’intervention adéquats en de pareilles circonstances. «Les mineurs sont presque à 720 mètres sous-sol». Certes, reconnaît l’évêque, «les autorités de la mine font ce qu’elles peuvent afin de sauver les mineurs». Il s’est lui-même rendu sur le lieu, qui se situe dans son territoire, dès le début de la tragédie, afin de «se faire une idée de l’ampleur du sinistre, apporter son soutien aux familles des mineurs et aux responsables de la mine qui se battent pour sauver» ces derniers. «A la vue de l’état de destruction, confie l’évêque, j’ai imaginé quelle force terrible avait cette eau, et quelle pouvait être la situation d’angoisse que vivaient les familles! Et je me suis écrié : «Mon Dieu, sauve-nous!»

Soutenir les efforts de secours par la prière

Pendant que les équipes de secours tentent de dégager le site et retrouver les travailleurs perdus, l’ordinaire de Koudougou invite à la prière. Le 20 avril, il avait écrit une lettre pastorale pour inviter «la communauté diocésaine à une solidarité spirituelle et humaine» avec les mineurs coincés sous terre et avec leurs familles. Monseigneur Joachim Ouedraogo y saluait «les efforts déployés par les autorités de la mine, par celles de la Région et le gouvernement pour sauver tous les employés». Il demandait par ailleurs de soutenir ces efforts par la prière au Christ ressuscité. Près d’un mois dans l’attente d’une issue heureuse, l’évêque de Koudougou reste convaincu que «la prière est une arme efficace entre les mains du croyant en toute circonstance, et la solidarité, une manière d’être un bon samaritain pour les personnes affligées».

Renforcer la solidarité internationale

Monseigneur Joachim Ouedraogo constate qu’au niveau local, son appel à la solidarité a été entendu. « Les parents, les adeptes des différentes religions et les autorités de la Région se sont mobilisés dans la prière, le soutien moral aux familles des mineurs et les recherches de solutions à la situation qui devient de plus en plus intenable». Mais sur le plan international, cette solidarité est peu visible. L’Etat burkinabè est pratiquement seul, avec ses moyens limités. Il ne reçoit pas «le soutien nécessaire pour arriver à faire ce travail efficacement», déplore l’évêque. «Même la presse internationale ne relaie pas tellement l’événement». L’ordinaire de Koudougou appelle à un renforcement de la solidarité internationale, en particulier au niveau africain, pour aider le pays déjà engagé sur plusieurs fronts, comme la lutte contre le terrorisme qui ne cesse d’endeuiller la population. «A tous ceux et à toutes celles qui m’écoutent, hommes et femmes de bonne volonté, je les invite à la prière et à la solidarité humaine par des soutiens divers: proximité, compassion et aide en tout genre», a-t-il conclu.