Madagascar: à Morondava, éduquer pour mieux évangéliser

Stanislas Kambashi,SJ et Jacques Ngol,SJ – Cité du Vatican

«Le diocèse de Morondava est situé au Sud-est de Madagascar en face du Mozambique. Il recouvre une superficie de 43.000 km², avec une population d’environ 800.000 habitants dont 85.000 sont catholiques, soit plus ou moins 10 %. La majorité de la population est animiste». C’est ainsi que Monseigneur Marie-Fabien Raharilamboniaina a décrit son diocèse, dans une interview accordée à Vatican News. Cette zone du pays est habitée par «la tribu sakalava, majoritairement animiste mais très ouvertes à l’évangile», a précisé l’évêque.

En 10 ans, une croissance notable de Morondava

Evêque de Morondava depuis douze ans, Mgr Raharilamboniaina note avec satisfaction une grande évolution et une grande croissance manifestées par son diocèse en dix ans. «Par rapport au passé, il y a un net changement et il y a de motifs pour se réjouir», a-t-il confié. Le prélat malgache a dit sa satisfaction pour la réponse généreuse des nombreuses congrégations religieuses à l’appel lancé par le diocèse de Morondava pour œuvrer dans différents secteurs. Le diocèse compte aujourd’hui «44 Congrégations religieuses masculines et féminines, 110 écoles, 20 centres de santé, 3 antennes radio, 1 université catholique», a-t-il énumérer. Toutes ces institutions ont permis à Morondava de réaliser en dix ans un résultat considérable, surtout dans le domaine éducatif.

Les résultats sont visibles et l’on peut observer: «au début, quand je faisais les visites pastorales, ce sont les séminaristes qui lisaient à la messe. Maintenant c’est des enfants qui font la lecture», se félicite l’évêque. Cette évolution est un grand motif de consolation aussi bien pour le pasteur de Morondava que pour les parents. Le diocèse reste ouvert à l’accueil d’autres congrégations religieuses, a déclaré Mgr Raharilamboniaina, qui espère une bonne collaboration pour relever les défis de ce diocèse.

L’éducation des enfants, un grand service d’évangélisation

«Le domaine de l’éducation, la recherche de la paix et la promotion de la femme», sont pour le président de la Conférence épiscopale de Madagascar les trois principaux défis auxquels le monde, qui est en «recherche du sens de la vie», est confronté. C’est dans cette perspective que le diocèse du sud-est de la grande île a choisi l’éducation comme activité principale pour aider la population de cette zone dans la rencontre avec le Christ et dans son développement.  «L’éducation reste pour nous l’un des moyens les plus efficaces pour l’évangélisation» a déclaré Mgr Raharilamboniaina. Pour lui, «le premier objectif de l’école c’est d’évangéliser nos enfants». Car, «éduquer est, comme enfant de Dieu, le don le plus précieux qu’on peut donner aux enfants. C’est aussi le Christ, non pas seulement la science, ni de quoi manger». Cet apostolat de l’éducation permet non seulement d’être proche des enfants, mais aussi d’attendre les parents pour pouvoir les évangéliser. Dans cette zone, «c’est les enfants… qui évangélisent les parents».

L’ordinaire de Morondava se réjoui de ce «succès» des œuvres éducatives de son diocèse qui permettent non seulement de former la tête, mais aussi de conduire sur le chemin du Christ. Cet apostolat, a-t-il signalé est également le moyen de rendre service à l’État en éduquant les enfants à la citoyenneté.

Le diocèse de Morondava, mission et défis

«L’élargissement des nouvelles écoles reste notre combat et un défis pour la mission de Morondava. Mais nous n’avons pas assez de moyens humains, matériels et financiers pour réaliser ces nobles projets», a déclaré l’évêque. Pour lui, malgré les efforts consentis pour parvenir à ce résultat, il y a encore un grand combat à mener. Une grande partie de la population de cette zone n’est pas évangélisée.

Parmi les moyens à sa disposition pour l’évangélisation, les trois antennes radios sont les instruments à travers lesquels «la voix de l’évêque» se rend présente dans les foyers, aussi bien des catholiques que des non-catholiques. Mais Mgr Raharilamboniaina estime qu’il faut faire davantage en intensifiant les œuvres éducatives afin de conscientiser le peuple avant de le conduire au Christ et d’espérer obtenir de lui un comportement citoyen.