Benoît XVI: la noblesse et la beauté de la liturgie

Stanislas Kambashi,SJ – Cité du Vatican

En plus de la profondeur de sa pensée théologique que beaucoup de témoignages ont soulignée, parmi les traits spécifiques que l’on doit reconnaître en Benoît XVI, il convient de mentionner son attention pour la liturgie. C’est ce qu’a souligné Mgr Jean Pierre Kwambamba Masi, cérémoniaire pontifical de 2009 à 2015 et actuel évêque de Kenge en République Démocratique du Congo. A l’issue de la messe des funérailles du pape émérite le jeudi 5 janvier, il a exprimé son émotion et sa gratitude au «bon et fidèle serviteur du Christ» que fut Benoît XVI et qu’il a accompagné lors des grandes célébrations au Vatican, en Italie comme partout ailleurs.

«la beauté et la noblesse» de la liturgie

Concernant la liturgie, l’évêque de Kenge a évoqué le livre de Benoît XVI «l’Esprit de la liturgie», dans lequel il aborde différents aspects: «la beauté, la noblesse, les ornements, les vases sacrés, la proclamation de la Parole, tout ce qui se rapporte au culte divin». Au cours de nos célébrations, il ne s’agit pas de nous montrer nous-mêmes, mais de donner la vraie place à celui que nous vènerons. C’est pour cela qu’il faut bien soigner tout ce qui se rapporte à la liturgie, a insisté Mgr Kwambamba.

La «passion pour Dieu» et la «passion pour l’homme»

Mgr Kwambamba a aussi évoqué les voyages apostoliques de Benoît XVI. «Comme pour toutes les visites apostoliques, les papes n’y vont pas en touriste mais en pèlerins de Dieu». Pour l’évêque de Kenge, le pape émérite défunt se déplaçait en tant que pasteur, en accomplissant son devoir de proclamer la parole de Dieu et de réconforter les fidèles. Les difficultés qui pouvaient se présenter n’ont pas arrêté «sa passion pour Dieu et pour l’homme», a-t-il relevé.

Parmi les qualités humaines de Benoît XVI, Mgr Kwambamba a en outre souligné son «humilité exceptionnelle», sa tendresse, sa délicatesse et son sens d’écoute. «Il était prêt non seulement à écouter, mais aussi à recevoir. Être à ses côtés, c’était une vraie école où l’on apprenait… », a encore témoigné l’ancien cérémoniaire pontifical.

Benoît XVI, un homme plein d’attention et de délicatesse

Au rang des souvenirs personnels, Mgr Kwambamba a évoqué deux faits, qui l’ont beaucoup marqué. Sa première rencontre avec le pape Benoît XVI à sa nomination comme cérémoniaire et leur dernier face-à-face. Après l’introduction du Maitre des Cérémonies pontificales de l’époque, Mgr Guido Marini, le Pape avait choisi de converser avec l’un de ses nouveaux cérémoniaires en français. Pour l’évêque de Kenge, c’est «un geste remarquable qui exprime l’attention à l’égard de l’autre»; une attention qui est restée permanente tout au long de son ministère à ses côtés, a-t-il témoigné. Après sa nomination comme évêque en 2015, avant de quitter Rome, le pape émérite a tenu à le voir pour le féliciter, «ce qui exprime l’attention et la délicatesse qu’il avait envers ses collaborateurs». Au cours de cette dernière rencontre «émouvante», Benoît XVI lui a prodigué des conseils et lui a demandé si «les belles liturgies de la basilique Saint-Pierre ne lui manqueraient pas». Une autre chose qui a marqué l’ancien cérémoniaire pontifical est que celui qui était déjà pape émérite lui avait rappelé son premier service comme cérémoniaire à Saint Pierre. Pour Mgr Kwambamba, ces marques d’attention et de considération sont autant d’exemples que nous laisse Benoît XVI.