La 28è édition du Fespaco se penche sur les jeunes et les victimes du terrorisme
Stanislas Kambashi,SJ – Cité du Vatican
Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, vit depuis samedi au rythme du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Le coup d’envoi a été conjointement donné par les premiers ministres du Burkina Faso (pays hôte), Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla et du Mali (pays invité d’honneur), Choguel Kokalla Maïga. Cette 28ème édition qui a lieu du 25 février au 4 mars 2023 a pour thème: «Cinéma d’Afrique et culture de la paix».
Un thème pertinent pour un contexte marqué par les drames du terrorisme
Le choix de ce thème, expliquent les organisateurs, vise à montrer que «la culture, et le cinéma en particulier, n’est pas superflue» dans le contexte sécuritaire actuel, marqué notamment par le terrorisme. Le Burkina Faso ainsi que d’autres pays de la région ouest-africaine et du monde sont touchés par ce fléau, explique Fidèle Béntamou Ayimar Tamini. Pour lui, la pertinence de l’événement dans le contexte actuel s’explique aussi par le fait que les producteurs et acteurs ont voulu apporter leur contribution à la résolution de la crise. Car si «la guerre naît dans les esprits, c’est aussi dans le même esprit qu’il faut la combattre».
Cette édition du Fespaco veut emmener à «transformer nos imaginaires, à nous plonger dans les drames que vivent les victimes du terrorisme et des guerres, afin de partager leurs traumatismes». Mettre en lumière ces manifestations des violences, qui «touchent gravement le tissu social», a aussi pour but de faire ramener à la raison ceux qui prennent les armes contre leurs frères, «afin de panser ensemble les plaies» et faire renaître une ère de paix, a indiqué Fidèle Béntamou.
Des films de qualité pour une grande participation
Au total, 1.200 films ont été visionnés et 170 ont été retenus. La qualité artistique et la pertinence du thème sont parmi les critères dont le jury de présélection a tenu compte pour la sélection.
La participation à cette fête culturelle est aussi grande. Alors qu’ils attendaient 10.000 participants, les organisateurs en ont accueillis 12.000 et continuent à être sollicités pour les accréditations. Pour Fidèle Béntamou, «c’est un signe que le monde du cinéma a répondu présent, que l’Afrique a répondu présent et que le monde a répondu présent».
Les victimes du terrorisme, particulièrement les jeunes, au centre de la 28ème édition du Fespaco
En termes d’innovation, cette 28ème édition veut donner au Fespaco «une dimension populaire». Les projections sont généralement «entre quatre murs». Mais cette année, les organisateurs ont prévu d’aller vers les victimes du terrorisme, en leur faisant participer aux séances des films en compétition, a expliqué le président du comité national d’organisation. Les jeunes sont, en particulier, la cible privilégiée. En les faisant participer aux contenus de ces films, «on veut leur faire comprendre qu’ils comptent pour le Burkina Faso et que nous partageons leur douleur», a déclaré Fidèle Béntamou. Un autre objectif visé est de susciter «les vocations» au cinéma à Ouagadougou comme dans d’autres région du Burkina Faso a-t-il confié.
Un autre aspect, a-t-il indiqué, est le volet professionnel, dénommé «Fespaco Pro». Le projet vise à soutenir les acteurs et producteurs qui sont nombreux à faire face aux problèmes de financement de leurs œuvres et productions. C’est un espace dédié aux «B2B, aux projections privés et aussi pour la formation».
Le Mali, pays invité d’honneur de la 28ème édition du Fespaco
Le Mali, voisin du Burkina Faso, est le pays invité d’honneur de la 28ème édition du Fespaco. Pour Fidèle Béntamou, ce choix s’explique par le fait que c’est «un pays frère, vit le même contexte sécuritaire que le Burkina et qui a répondu avec promptitude à l’invitation». Pour cette 28ème édition du Fespaco, le président du comité national d’organisation rassure que toues les dispositions sécuritaires et les mesures de santé ont été prises. Il appelle les «festivaliers» à les respecter pour le bon déroulement de l’événement.
Le Festival panafricain du cinéma et de télévision de Ouagadougou (Fespaco) est une biennale qui se tient depuis 1972. Il a deux prix officiels: l’Etalon d’or du Yennenga, qui récompense les fictions et documentaires longs métrages et le Poulain d’or de Yennenga pour les courts métrages. Il a aussi des prix spéciaux, décernés à des productions d’autres catégories.
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