Tchad: le JRS demande du soutien pour les réfugiés soudanais
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican
«Nous adressons une invitation au monde entier pour venir en soutien et en aide à cette situation critique des réfugiés; nous recommandons aussi un accompagnement et une protection rapide à ces couches des personnes plus vulnérables», a lancé monsieur Oniandon, directeur de projet (DP) du JRS au Tchad. Le "Jesuit Refugee Service" (JRS) fait partie des ONG humanitaires présentes à la frontière pour l’accueil des réfugiés.
Le Soudan, pays en conflits multiformes
Dans son témoignage sur la situation des réfugiés soudanais présents dans les camps au Tchad, le directeur de projet du JRS Tchad décrit les multiples conflits qui ont été à l’origine du nouvel afflux. Selon lui, une nouvelle vague de réfugiés a traversé la frontière soudanaise suite à un conflit inter-communautaire. Cette situation a occasionné de violents affrontements ayant provoqué «des déplacements forcés d'une partie de la population de la ville étant , qui ont franchi la frontière pour une protection internationale». À ces conflits viennent s’ajouter la guerre éclatée depuis «15 avril, entre les forces de soutien rapide et l'armée nationale». C’est la deuxième source des conflits ayant conduit les soudanais à se déplacer de chez eux pour se mettre à l’abri.
La majorité des personnes qui ont franchi la frontière pour se réfugier au Tchad sont «des femmes, des enfants et des personnes âgées». Au rang de ces personnes figurent «les filles qui sont laissées pour compte», a-t-il fait savoir.
Les réfugiés et la situation sécuritaire
Le JRS, tout en étant aux côtés de ces réfugiés, se met en œuvre en collaboration avec d’autres partenaires humanitaires pour leur apporter le soutien adéquat. Il «effectue actuellement sur le terrain un travail d'appui au HCR dans l'accueil et l'enregistrement des nouveaux demandeurs d'asile». Ce sont ces opérations qui permettront, selon le directeur du projet au JRS «d'avoir des statistiques des nouveaux arrivants afin de réviser son plan d'action pour la réinsertion». De façon concrète, le JRS s'occupe de «l'éducation, de l'aide ou de soutien psychosocial». Ainsi, pour parvenir à ses objectifs, il est question «d'identifier les élèves, les enfants en âge d'être scolarisés» afin de les orienter selon leurs niveaux, qu’ils soient au «primaire, secondaire ou au lycée». Ceci permettra également l’évaluation de la capacité du JRS à les accueillir, et des moyens dont il dispose pour que la prise en charge soit effective.
Ces réfugiés, a confirmé Oniando, sont en «sécurité», car le Tchad a déployé un nombre important des forces de l’ordre sur le terrain à la frontière pour «assurer la sécurité des biens et des personnes». Dans ce sens, les personnes qui ont pu entrer au Tchad bénéficient aussi de cette sécurité. Pour ce qui est de la sécurité alimentaire, a-t-il témoigné, «des équipes sont sur le terrain, des équipements multifonctionnels» y sont disposés et une équipe «multisectorielle se trouve sur le terrain pour soulager un peu la situation des réfugiés». On peut ainsi dire que ces réfugiés sont en sécurité, aussi sur le plan de la protection que sur le plan alimentaire et hygiénique. Toutefois, des aides sont nécessaires, car, la situation ne fait que s’empirer.
Un appel à l’aide
«Nous ne pouvons pas rester sous silence au regard de tout ce qui précède», a lancé le directeur de projet du JRS au Tchad. Oniandon adresse une «invitation au monde entier pour venir en soutien et en aide aux réfugiés», recommandant un «accompagnement et une protection rapide des personnes les plus vulnérables», qui sont ces «enfants non accompagnés ou séparés et ces jeunes filles» abandonnés à leur triste sort. Il a également adressé une demande à toute la population, en d’autres termes «toutes les populations à la culture de la paix et la tolérance mutuelle», afin qu’animées par l’amour des uns et des autres, «nous puissions arriver à cette paix».
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