Cameroun: la population de Bafang lutte contre la déforestation
Paule Valérie Mendogo - Edea
Les fidèles du diocèse de Bafang ont voulu poser des gestes concrets, afin de réparer les dommages causés sur la nature au cours de la réalisation de certains projets depuis la création du diocèse, voilà dix ans déjà. C’était en présence de Mgr Abraham Komè, ordinaire de Bafang, des membres de l’Agence nationale d’appui au développement forestier et du Préfet du Département du Haut Nkam. Les habitants de cette région camerounaise ont aussi voulu appliquer les recommandations du Pape François contenues dans Laudato Si’. L’encyclique publiée en mai 2015 aborde la question de la sauvegarde de la création et l’élargit à celle de l’amélioration des relations entre Dieu, les humains et la terre.
800 jeunes plants mis en terre
Au total, 800 plants d’arbres ont été mis en terre. Cette action a été accompagnée par une table ronde animée par le prêtre jésuite Alain Michel Tang, curé de la paroisse Notre-Dame-de-l’Annonciation-de-Bonamoussadi, sur le thème de la préservation de l’écosystème et la notion de développement durable. Une messe solennelle a été présidée par l’évêque du diocèse de Bafang, Mgr Abraham Komè, qui a réitéré l’urgence d’agir ensemble pour protéger l’environnement et promouvoir la vie.
Poursuivre l’entretien des jeunes plants
Christian Sime, chef d’antenne de l’Agence nationale d’appui au développement forestier pour les régions de l’Ouest et du Nord-ouest Cameroun, a dit sa joie pour le bon déroulement de «cette première phase». Il souhaite que le même engouement constaté se poursuive dans «l’entretien de ces plants». «Nous osons croire que la même mobilisation des cœurs, des esprits et des corps s’étendra aux travaux d’entretien de ce que nous avons fait et qui n’est qu’une amorce, car il y a encore plein d’autres projets allant dans le même sens, afin de profiter des conditions qui prévalent sur ce site», a-t-il lancé.
Pour Jean-Pierre Kadji, responsable du Conseil diocésain des laïcs du diocèse de Bafang, ce geste en faveur de la protection de la nature, don de Dieu, est «louable». Il a apprécié la présence et la participation des autorités ecclésiastiques et civiles. Il demande que cette idée et cette action se pérennisent et se passe aussi dans les paroisses, les maisons et dans toute la société.
Ne pas couper les arbres «n’importe comment»
L’Abbé Frédéric Djouyep, curé de la paroisse Saints Pierre et Paul de Bakou où se trouve le Mont Liha’a, site du pèlerinage diocésain, a appelé à une prise de conscience. «De façon générale, les gens font comme tout le monde. C’est-à-dire qu’il y a ceux qui font de l’abattage sauvage et d’autres coupent des arbres par nécessité. Donc que les uns et les autres prennent conscience du fait qu’il ne faut plus couper les arbres n’importe comment, car il en va de notre vie».
Le Ministère des forêts et de la faune, le Cameroun compte environ 22 millions d’hectares de forêts, soit près de 46% de la superficie totale du pays. Par ailleurs, plus de 20 essences de bois sont exploitées sur le marché camerounais. Cependant, la destruction des forêts tropicales humides de ce pays d’Afrique centrale progresse à un taux annuel de 0,6%, tandis que le pays est classé parmi les cinq plus grands exportateurs mondiaux des grumes. La multiplication des pratiques illégales dans ce domaine est régulièrement décriée par les organisations de la société civile, car elle entraîne une surproduction de gaz carbonique qui est l’un des principaux gaz à effet de serre, cause du réchauffement climatique.
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