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Antananarivo, la capitale de Madagascar, le 17 décembre 2018. Antananarivo, la capitale de Madagascar, le 17 décembre 2018.  

Les évêques malgaches demandent au futur président de réconcilier le pays

Le second tour de l'élection présidentielle à Madagascar se déroulera mercredi 19 décembre. Alors que les deux candidats, deux anciens présidents, sont des rivaux de longue date, la Conférence épiscopale du pays publie un message et invite à un scrutin pacifique.

Marine Henriot - Cité du Vatican

Ce sont deux rivaux de longue date, les deux anciens présidents malgaches Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina se retrouvent mercredi 19 décembre pour le second tour de l’élection présidentielle. Lors du premier tour le 7 novembre, Andry Rajoelina est arrivé en tête avec 39,23% des suffrages devant Marc Ravalomanana (35,35%), selon les résultats officiels. Hery Rajaonarimampianina, le président sortant, est arrivé en troisième place, loin derrière, avec 8.82% des voix.

Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina ont un lourd contentieux, le second ayant contribué au départ anticipé du premier à la faveur d’une révolte. Le 7 février 2009, l'armée réprime dans le sang une marche vers le palais présidentiel des partisans du jeune maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina. Lâché par l'armée, le président Marc Ravalomanana doit céder le pouvoir à un directoire militaire, qui finit par le remettre à son rival Rajoelina. Contraint à l'exil, il est condamné par contumace en 2010 pour meurtres et complicités. Marc Ravalomanana ne pourra rentrer au pays qu’après l’élection de Hery Rajaonarimampianina en 2014. Interdits de candidature pour l'élection de 2013, dans le cadre d'un accord de sortie de crise, les deux rivaux n'ont pas caché leur volonté de solder définitivement leurs comptes pour le scrutin du 19 décembre.

Voter selon la voix de sa conscience 

Dans ce contexte, l’Église catholique du pays appelle à un scrutin pacifique. Dans un message diffusé dimanche 16 décembre, la Conférence Épiscopale de Madagascar (CEM) exprime sa «gratitude au peuple malgache qui a bien participé au premier tour de l'élection présidentielle et surtout pour la sagesse et la maturité qu’il a manifesté en accueillant dans le calme et la sérénité le résultat officiel». Au premier tour des élections, près de 55% des électeurs se sont déplacés aux urnes.

Ensuite, la CEM invite les citoyens à voter au second tour et effectuer un vote «libre selon la voix de sa conscience». Afin que se manifeste le vrai choix du peuple, il est important que le scrutin se déroule en transparence rappelle les évêques, «c’est cela qui évitera tout soupçon, assurera la crédibilité des élections et amènera le calme après la proclamation officielle du résultat

Nécessité d'un président rassembleur

Dans un pays qui affiche un taux extrême de pauvreté, 76,2% en 2017, l’Église en appelle également à la responsabilité des leaders politiques, «Quiconque sera élu, il sera le président de tous les Malgaches sans distinction, qu’il se dresse comme un réconciliateur et rassembleur, qu’il sache collaborer avec toutes les forces vives de la nation et tous les hommes de bonne volonté qui veulent contribuer au développement du pays

Dans le cinquième pays du monde pour le nombre d’enfants non scolarisés, la CEM demande à ce que le président élu ne vise que le «bien commun et le développement intégral» du pays, «afin que le peuple malgache puisse vivre dans le bien être et dans la paix». À Madagascar, la moitié des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique.

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17 décembre 2018, 17:42