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Vue générale de Jérusalem. Vue générale de Jérusalem.  

À Jérusalem, des Églises protestent contre l’acquisition de biens par des colons israéliens

Des représentants des Églises chrétiennes ont protesté jeudi 11 juillet contre l'acquisition de biens fonciers appartenant à l'Eglise grecque-orthodoxe par une organisation ultranationaliste juive dans la Vieille ville, partie palestinienne de Jérusalem occupée et annexée par Israël.

C’est une vente qui a été réalisée il y a plus d’une décennie mais dont l’épilogue se poursuit. Le 11 juin dernier, la Cour suprême israélienne validait la vente de trois bâtiments de l'Église grecque-orthodoxe, situés dans le quartier chrétien de la Vieille ville de Jérusalem, à des entreprises liées à l'association juive israélienne Ateret Cohanim. Cette organisation, fondée en 1978, procède dans la plus grande discrétion à l’achat de propriétés palestiniennes en faveur de juifs israéliens, et participe de fait à une judaïsation toujours plus prégnante de la partie orientale de Jérusalem. Avec cette vente, Ateret Cohanim devient propriétaire de la majorité des bâtiments situés entre la porte de Jaffa, une des entrées principales de la Vieille ville, et le marché arabe, détaille l’AFP. 

Unité des Églises chrétiennes

Jeudi 11 juillet, des représentants des différentes églises chrétiennes, dont Théophile III le patriarche grec-orthodoxe, ont prié en arabe, grec et anglais « pour la paix » à Jérusalem, devant l'hôtel Petra et l'Imperial Hotel passés aux mains des colons. Ils ont exprimé leur soutien aux locataires qui doivent être expulsés. Le patriarche a dénoncé les actions « des groupes extrémistes qui tentent d'affaiblir l'unité et l'identité du quartier chrétien ». Cette acquisition avait provoqué la colère des Palestiniens et entraîné la destitution en 2005 du patriarche Irénéos Ier. L'Église avait engagé des poursuites contre Ateret Cohanim, affirmant que ces acquisitions avaient été conclues illégalement et sans son autorisation.

L'inquiétude des chrétiens 

En juin dernier dans une déclaration conjointe, les chefs des 13 Églises de Jérusalem apportaient leur soutien au patriarcat grec-orthodoxe, la crainte est de voir l’accès à la basilique du Saint-Sépulcre, à terme, compromis. 

« Les attaques du groupe extrémiste (Ataret Cohanim, ndlr) qui tente de s’emparer des propriétés orthodoxes de la porte de Jaffa portent non seulement sur les droits de propriété de l’Église orthodoxe de Jérusalem, mais aussi sur la protection du statu quo pour tous les chrétiens de la ville sainte et menacent la présence chrétienne originelle en Terre Sainte», écrivaient les divers patriarches et évêques, dont l’administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem, Mgr Pierbattista Pizzaballa, et le custode de Terre Sainte, le père Francesco Patton.

Or porter atteinte à la présence chrétienne à Jérusalem, c’est s’attaquer à cette diversité religieuse propre à la ville trois fois sainte, et donc, in fine, à son caractère éminemment universel. S’ajoute à cela une autre crainte, exprimée par le patriarche Théophile III: que les pratiques d’expulsion, - dont est coutumier, semble-t-il, l’Ataret Cohanim-, ne fassent perdre aux pèlerins, par extension, le « principal couloir d’accès au quartier chrétien de la vieille ville», voire à la Basilique du Saint-Sépulcre.

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15 juillet 2019, 17:24