Les deux prêtres enlevés le 15 août au Cameroun ont été libérés
Adélaïde Patrignani - Cité du Vatican
Les deux prêtres avaient été kidnappés le 15 août par des hommes armés, peut-être des combattants indépendantistes, alors qu'ils se rendaient dans la ville d'Oku pour célébrer la messe de la solennité de l'Assomption. Leur enlèvement avait suscité une forte mobilisation des fidèles du diocèse de Kumbo, qui avaient organisé des rassemblements pour prier pour leur libération. Au lendemain de celle-ci, le 19 août, une prière d'action de grâce a eu lieu à la cathédrale de Kumbo.
Un conflit séparatiste meurtrier
Peu avant l'enlèvement des deux prêtres, Mgr George Nkuo, évêque de Kumbo, avait dénoncé le climat de violence pesant sur le territoire. «Kumbo a eu sa part de souffrance, avait-il déclaré. Nous avons vu des personnes innocentes assassinées brutalement. Beaucoup de gens ont perdu leurs maisons et leurs propriétés. La violence et la cruauté sont devenues si courantes qu'il est maintenant considéré comme normal de tuer, de torturer, d'extorquer et d'exiger des rançons. Nous continuons d'entendre des histoires horribles de personnes kidnappées ou arrêtées, torturées et invitées à payer des sommes énormes avant d'être libérées».
Rappelons que depuis 2016, dans les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, les séparatistes se battent contre les forces gouvernementales dans le but faire sécession et de créer leur propre État, l'Ambazonie. Plus de 2 000 personnes ont été tuées dans ces combats, et plus de 400 000 ont été contraintes de quitter leur domicile.
Dans ce contexte, l’Église catholique a demandé que justice soit rendue aux Camerounais anglophones. Elle a aussi dénoncé les violations des droits de l’homme par les forces de sécurité, tout en condamnant la violence des séparatistes. Ces prises de position ont fait du clergé la cible des deux camps; les prêtres sont souvent kidnappés par des séparatistes à des fins d'extorsion.
(Avec Fides)
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