Prière depuis le Mont des Oliviers pour bénir Jérusalem et le monde
C’est une prière exceptionnelle, spéciale contre la pandémie de Coronavirus, qu’a prononcé en ce dimanche des Rameaux l'administrateur apostolique "sede vacante" du patriarcat latin de Jérusalem. Une prière prononcée depuis le Monts des Oliviers, au lieu de la traditionnelle procession des Rameaux de Bethphagé à la basilique Sainte-Anne. Une liturgie de la Parole célébrée en présence de quelques frères franciscains et séminaristes du patriarcat latin.
Dans son message publié sur le site du patriarcat latin de Jérusalem, Mgr Pizzaballa revient sur les circonstances extraordinaires de cette Semaine Sainte. «Nous n'avons pas levé nos palmes et nos rameaux d’oliviers pour crier “Hosanna» à notre Roi, Jésus-Christ. Les rues qui, en ce jour, seraient pleines de monde et de chants, d'hymnes et de cornemuses sont vides et silencieuses». Une expérience qui doit inviter au questionnement,«Que pouvons-nous faire dans ces moments dramatiques pour la vie du monde et pour la nôtre ?»
Une leçon à tirer
«C'est peut-être la leçon que Jésus veut nous donner aujourd'hui. Nous nous tournons vers Dieu quand quelque chose nous fait mal. Lorsque nous sommes en difficulté, nous voulons soudain tous poser les grandes questions difficiles», a expliqué l’archevêque de Jérusalem. Dit autrement, chacun veut «que Jésus devienne le genre de roi et de messie qui résout nos problèmes : la paix, le travail, la vie de nos enfants ou de nos parents, une aide, en bref, les situations difficiles que nous traversons. Nous voulons qu'il nous sauve du Corona Virus, que tout redevienne comme avant...»
Mais si Jésus exauce nos prières, a continué Mgr Pizzaballa, il répond à sa manière, disant «oui» à nos désirs les plus profonds, mais «non» à nos désirs immédiats.
«L'histoire de la grande entrée à Jérusalem, en somme, est une leçon sur l'écart entre nos attentes et la réponse de Dieu», la foule sera déçue car Jésus ne répondra pas à ses attentes de salut immédiat. Mais au fond, «l'entrée de Jésus à Jérusalem est vraiment le moment où le salut naît. Les “Hosanna” étaient justifiées, mais pas pour les raisons que les habitants de Jérusalem avaient supposées. Apprendre cette leçon, c'est faire un grand pas vers la vraie foi chrétienne».
Ainsi, l’administrateur apostolique invite à reconnaître que «nous sommes encore loin de cette foi simple et pure, la foi des pauvres».
Une foi basée sur l'espoir et non la certitude
«Nous voudrions, nous voulons que notre vie change, ici et maintenant, et non pas dans un avenir vague ou dans l'au-delà. Nous voulons un Dieu tout-puissant et fort, nous voulons avoir foi en un Dieu qui nous donne certitude et sécurité. Puisse-t-il nous calmer dans cette mer de craintes et d'incertitudes dans laquelle nous nous trouvons maintenant».
L'Évangile nous dit cependant que la foi chrétienne est fondée sur l'espoir et l'amour, et non sur la certitude. En conclusion, Mgr Pizzaballa a invité à déposer devant le Messie «le peu que nous avons, nos prières, nos besoins, notre besoin d'aide, nos pleurs, notre soif de Lui et de Sa parole de consolation. Nous savons qu’il nous faut purifier nos intentions, demandons-Lui aussi cette grâce, de comprendre ce dont nous avons vraiment besoin».
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