Covid-19: un mort chaque jour en Guyane déplore Mgr Lafont
Entretien réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican
Le nouveau Premier ministre français écarte l’éventualité d'un nouveau confinement en France, où le coronavirus a fait près 30.000 morts. Jean Castex dit préférer des mesures ciblées pour éviter «des conséquences terribles, humaines et économiques» dans la cas d'une seconde vague de l'épidémie. Il a également indiqué, ce mercredi 8 juillet sur RMC/BFMTV, qu'il se rendrait dimanche en Guyane, département français frontalier du Brésil, particulièrement touché par le virus, où «ça se passe mal».
Plus de 130 réservistes sanitaires sont arrivés en renfort dans ce territoire d’Outre-mer qui compte désormais plus de 5 000 cas de contaminations et 21 morts. La circulation du virus y reste préoccupante. Les autorités sanitaires y sont mobilisées pour ralentir la propagation de l'épidémie, identifier les foyers et briser les chaînes de contamination, a indiqué la Direction générale de la santé (DGS).
Au stade 3 de l’épidémie depuis le 15 juin, la Guyane est désormais reconfinée partiellement et le pic est attendu avant la fin juillet. Les trois hôpitaux de Guyane ont déclenché le week-end dernier leur «Plan blanc» pour faire face à l’épidémie qui s'accélère. Un «directeur de crise», le préfet Patrice Latron, a par ailleurs été nommé par le gouvernement. Il est attendu en fin de semaine sur place.
Des hôpitaux saturés
Mgr Emmanuel Lafont, évêque de Cayenne, évoque des difficultés en termes de prévention. Il est difficile de se protéger en raison des conditions matérielles, «la moitié des personnes en Guyane vit sous le seuil de pauvreté». «Lorsque l’on est dans des situations de survie, respecter les gestes barrières, c’est la quadrature du cercle», relève t-il, soulignant que «le système sanitaire en Guyane est très déficient, il est déjà au bord de la saturation avec 130 personnes hospitalisées».
«Pendant deux mois, il n’y a eu qu’un seul mort, mais aujourd’hui il y en a un par jour», observe l’évêque de Cayenne qui salue les gestes de solidarité des chrétiens et l’aide du secours catholique et des prêtres. «La collectivité territoriale fait beaucoup pour faire parvenir des vivres dans les quartiers isolés mais cela ne suffit pas toujours d’autant que beaucoup de personnes en situation irrégulière se cachent».
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