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Les ruines de Hiroshima en 1945. Les ruines de Hiroshima en 1945. 

Deux évêques des États-Unis et du Japon dialoguent sur la paix et le désarmement

À l’approche du 75e anniversaire du bombardement atomique américain sur les villes de Hiroshima et Nagasaki, un évêque américain et un évêque japonais ont participé à un séminaire en ligne sur les thèmes de la paix et du désarmement.

VNS – Le monde doit changer de chemin, et passer de la course aux armements à la course à la paix, en arrêtant enfin les menaces qui pèsent sur la création de Dieu. C'est l'appel sincère lancé par deux représentants des conférences épiscopales des États-Unis et du Japon, Mgr David J. Malloy, évêque de Rockford, dans l’Illinois, et Mgr Joseph Mitsuaki Takami, archevêque de Nagasaki, qui ont participé ce lundi 3 août à un séminaire en ligne, relayé par l’agence Cath Press.

«Le chemin vers une paix véritable exige que le monde abolisse les armes nucléaires», ont convenu les deux évêques, réitérant les appels lancés de longue date par les conférences épiscopales de leurs pays respectifs. «Tant que l'idée que les armes sont nécessaires au processus de paix persistera, il sera difficile même de réduire le nombre d'armes nucléaires, sans parler de les abolir. L'idéal serait que les États-Unis et le Japon puissent vraiment se réconcilier et travailler ensemble pour atteindre ces objectifs», a déclaré Mgr Takami.

Rappelant les paroles du Pape François, qui lors de sa visite au Japon en novembre 2019 a appelé le monde à se souvenir de son obligation morale de débarrasser le monde des armes nucléaires, Mgr Malloy a déclaré que toutes les nations doivent «trouver les moyens d'un désarmement complet et mutuel basé sur un engagement et une confiance partagés qui doivent être promus et approfondis». Le temps qui s’est écoulé depuis 1945 a fait oublier aux jeunes générations le fait que la menace atomique est toujours présente.

L’histoire familiale de Mgr Takami

Le parcours de Mgr Takami, qui est aussi le président de la Conférence épiscopale japonaise, est étroitement lié à la bombe atomique. Il a raconté comment il a survécu au bombardement de Nagasaki, sa ville natale, qui était le centre de la communauté catholique japonaise. À l'époque, il était dans le ventre de sa mère : «Je n'ai pas été témoin des scènes horribles qui ont eu lieu immédiatement après l'attentat, précise-t-il. Mais ma grand-mère maternelle a subi des brûlures sur tout le corps et est morte d'une mort douloureuse au bout d'une semaine sans avoir reçu aucune assistance médicale.»

«Dans la cathédrale Urakami de Nagasaki, où 24 paroissiens se préparaient à recevoir le sacrement de la Réconciliation lorsque la bombe a explosé, il ne restait plus grand-chose des 12 000 paroissiens. Environ 8 500 sont morts», se souvient Mgr Takami. «Le bombardement a également été "spirituellement nuisible" pour beaucoup de personnes qui, après avoir tant souffert, ont perdu leur foi et ont quitté l'Église», s’attriste-t-il.

Une neuvaine pour la paix tous les ans au mois d’août

En réponse à l'appel du Pape François pour le désarmement nucléaire, Mgr Alexis Mitsuru Shirahama, évêque d'Hiroshima, a lancé le 7 juillet dernier la Fondation pour un monde sans nucléaire en collaboration avec trois organisations de paix, dans le but de soutenir les personnes qui travaillent à la ratification du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires, approuvé en 2017 par la majorité des Etats membres des Nations Unies. Le Saint-Siège est devenu l'une des premières entités à ratifier l'accord. Le fonds soutiendra le travail des artisans de la paix jusqu'à ce que 50 nations ratifient le traité. Jusqu'au 7 juillet, 39 nations l'avaient ratifié.

Mgr Malloy, pour sa part, a réitéré l'engagement des évêques des États-Unis en faveur du désarmement, également exprimé dans la lettre pastorale de 1983 "Le défi de la paix: la promesse de Dieu et notre réponse”. Le document, selon ce qu'a expliqué Mgr Malloy, engage les évêques «à façonner le climat d'opinion qui permettra à notre pays d'exprimer sa profonde tristesse face au bombardement atomique de 1945. Sans cette douleur, il n'est pas possible de trouver un moyen de répudier l'utilisation future des armes nucléaires», précise-t-il. «Le bombardement d'Hiroshima et de Nagasaki peut amener les gens à comprendre l'énorme souffrance humaine et le coût humain qui peuvent se produire lorsque des armes nucléaires sont utilisées dans une guerre», a-t-il déclaré.

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04 août 2020, 15:39