Île Maurice: le cardinal Piat appelle à la tolérance zéro contre la corruption
Dans cette longue lettre intitulée «Espérer encore aujourd'hui», le cardinal Maurice Piat vilipende fortement la corruption qui sévit sur l’île l’assimilant à «un cancer qui affaiblit la confiance dans l'avenir», à «une pandémie de corruption».
«Tout citoyen qui se respecte et qui veut servir la communauté ne doit pas se tourner vers les feux des médias, vers le profit ou le pouvoir personnel, mais seulement vers le service loyal de la justice et le respect du droit. C'est le seul héritage que nous devons laisser à la postérité», exhorte le cardinal.
Lutter contre le découragement de l'époque
L'évêque de Port-Louis souligne que pour vaincre les pratiques corrompues, «la sagesse d'hommes et de femmes qui savent faire passer le bien commun avant leurs intérêts personnels» est nécessaire. D'où une invitation à pratiquer «concrètement la solidarité» à tous les niveaux, en mettant en place le partage, l'écoute et le soutien mutuel, «en luttant aussi contre le découragement qu'apporte l'époque contemporaine».
L’île Maurice traverse en ce moment une période difficile: le cardinal Piat rappelle que la pandémie a provoqué non seulement des contaminations et des victimes, mais aussi une grave crise économique et sociale, accentuée par un chômage élevé et divers actes de violence. Une période également difficile pour l'environnement de l'île, sept mois après l'échouage du Wakashio, 4000 tonnes de fioul et de diesel à son bord dont 1000 déversées dans ce paradis de faune et de flore, l'échouage d'un nouveau navire ces dernières heures, le Lurong Yuan Yu, fait craindre une catastrophe environnementale sur le pays de l'océan indien.
La vie conserve sa valeur en temps d'épreuve
Mais cette situation d'incertitude, a souligné le cardinal, doit stimuler une plus grande créativité pour améliorer la qualité de la vie, en mettant l'accent sur la sobriété, la solidarité et la protection de la Création.
Ce «temps de crise», rappelle le cardinal mauricien, est en fait «un temps de grâce» pour réfléchir aux vraies questions de sens de la vie et, surtout, pour accueillir et écouter davantage la Parole de Dieu. D'où l'invitation faite aux fidèles de développer un dialogue «cœur à cœur» avec le Seigneur, afin de découvrir toutes les possibilités qu'il nous offre, car «la vie conserve sa valeur même au temps de l'épreuve».
La crise «n'est pas une punition divine», a observé le cardinal Piat, mais plutôt une opportunité «d'ouvrir de nouvelles perspectives», renforcée par le fait que «Dieu nous aime gratuitement, comme ses enfants».
Ainsi, il sera possible de construire «un monde plus fraternel», fondé sur la promotion du bien commun, la solidarité, la miséricorde, l'engagement pour la paix sociale et la lutte pour la justice.
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