L’Église des Philippines prône la conversion écologique
C’est un des nombreux pays où les effets des changements climatiques se font déjà sentir : ressources marines en diminution, vents, pluies et typhons de plus en plus fréquents… Et les populations vivant sur les côtes de cet archipel doivent s’adapter dans la douleur. Deux ans après leur exhortation vers un mode de vie plus respectueux de l'environnement, vendredi 28 janvier à l’issue de leur assemblée plénière, les évêques du pays ont lancé un appel pour des actions concrètes face à l’urgence climatique.
Dans leur lettre, les religieux veulent utiliser la Covid-19 comme un tremplin vers de nouveaux modes de vie : «Alors que nous nous efforçons de nous remettre de cette crise, la pause imposée par la pandémie à l'activité industrielle et économique nous incite à réfléchir aux décennies de pratiques polluantes que notre Maison commune a dû subir aux mains de l'humanité, pratiques auxquelles les nations du monde entier reviennent rapidement». Il est temps d’écouter les scientifiques rappellent-ils, car ils ont les clefs pour nous guider vers des actions efficaces.
Conseils concrets aux diocèses
Les Philippines sont une des nations les plus touchées par la crise climatique, continuent les évêques, le pays a donc l’impératif moral de poursuivre un développement plus soutenable, pour le bien des générations actuelles et futures.
Au-delà du constat alarmant et de l’appel au respect de l’Accord de Paris (les nations signataires s’étaient engagées en 2015 à mettre en place des mesures pour contenir l’augmentation de la température moyenne à 1,5°C au-dessus de l’ère pré-industrielle), la Conférence des évêques prodigue des conseils au «corps entier de l’Église» pour limiter le réchauffement climatique. Par exemple, «examiner toutes les banques et institutions auxquelles nous avons confié des ressources financières, et évaluer les implications sociales et environnementales de leurs activités de financement», «exhorter toutes les institutions détenant les ressources financières de l'Église à s'éloigner rapidement des industries extractives, y compris l'exploitation forestière et minière», ou encore «donner l'exemple en encourageant l'utilisation d'énergies renouvelables et d'autres systèmes durables dans nos propres installations et communautés».
Antennes «écologie» à travers le pays
Dans la foulée de leur appel de 2019, la Conférence des évêques a mis en place 15 bureaux consacrés à l’écologie à travers le pays. L’objectif est maintenant de développer les bureaux déjà en place et d’en installer un dans chaque diocèse du pays. Des initiatives soutenues et faites en collaboration avec la plateforme Laudato Si’.
En conclusion de cette dense missive, les religieux dénoncent l’impunité dont font preuve ceux qui menacent les défenseurs de l’environnement, ils invitent ainsi les diocèses à soutenir «le projet de loi sur les droits de la nature au Congrès et au Sénat, et faites pression (sic) pour que les ordonnances locales environnementales fassent de même» et à «établir des plateformes de coordination et de dialogue avec les unités gouvernementales locales pour les initiatives et les programmes d'éco-gouvernance.»
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