Cardinal Sako : la lumière de Pâques illumine les ténèbres de la guerre
Vatican News
Au moment de Pâques, qui cette année coïncide en partie avec le Ramadan (mois de jeûne et de prière dans le calendrier islamique), «tout croyant en Dieu, et en particulier les chrétiens, doit rejeter la logique mortifère de la guerre.» L'appel du Cardinal Louis Raphael Sako, Patriarche de l'Église chaldéenne, invite ce mois d'avril 2022 à regarder la résurrection du Christ comme la seule lumière qui puisse éclairer les ténèbres du temps présent, marqué ces derniers mois par les présages d'une «guerre mondiale dévastatrice».
La résurrection, salut pour toute l'humanité
Se référant explicitement aux guerres qui déchirent la scène internationale, le Patriarche chaldéen invite «tous les croyants, chrétiens et musulmans, qui jeûnent actuellement pour le Ramadan, et aussi les juifs, à regarder la tragédie en Ukraine et dans les pays du Moyen-Orient, leur humiliation et le démantèlement de leur belle mosaïque». Aujourd'hui plus que jamais, souligne le cardinal irakien, la célébration de Pâques est une occasion propice pour reconnaître également en ce temps «l'amour de Dieu pour les hommes, sa proximité et sa miséricorde infinie envers tous», qui se manifeste «à travers la résurrection du Christ», qui a eu lieu «pour le salut de l'humanité».
La résurrection du Christ «vient éclairer ceux qui sont dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, et diriger nos pas sur le chemin de la paix», rappelé le cardinal Sako, reprenant les paroles du chant évangélique de Zacharie, père de Jean Baptiste. C'est la résurrection du Christ qui fait fleurir les gestes gratuits de charité envers nos frères et sœurs, et nous rassemble, comme ce fut le cas pour les disciples de Jésus, «qui étaient unis quand il est ressuscité, et partageaient avec amour tout ce qu'ils possédaient», exprime-t-il.
Appel au dialogue en Irak
«Les présidents, les autorités religieuses et les communautés sociales», ajoute le Patriarche dans son discours, et faisant référence au conflit sanglant au cœur de l'Europe, «devraient œuvrer pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine, pour résoudre le conflit avec les outils de la diplomatie, au lieu des armes. Il devrait être mis fin à la guerre, aux victimes, à la douleur, à la destruction, aux migrations, à la pauvreté et aux maladies. Il faut mettre fin à la production d'armes mortelles partout», et «toute personne décente doit rejeter cet enfer».
Adressant également la paralysie politique-institutionnelle créée en Irak, suite aux élections d'octobre 2021, le cardinal Sako a souhaité que les forces politiques en place assument leurs responsabilités pour le destin de la nation. Il formule le voeux qu'elles puissent adopter «le langage du dialogue et de la compréhension mutuelle, qui est la seule façon de sortir de l'inquiétante impasse politique et de former un gouvernement national» capable de s'attaquer de manière urgente et judicieuse aux réformes nécessaires pour sauvegarder la stabilité économique tout comme la cohésion sociale du pays.
«Qu'avons-nous fait de l'enseignement du Christ ?»
Dans sa réflexion de Pâques, le Patriarche chaldéen s'interroge enfin sur la cause de la disparition des valeurs spirituelles chrétiennes dans la plupart des sociétés actuelles, à commencer par celles de l'Occident. «Qu'avons-nous fait de l'enseignement du Christ, qui nous a appelés à aimer tout le monde, y compris nos ennemis ?» L'Église, conclut le cardinal Sako, est appelée à regarder les événements actuels qui façonnent la vie de nos sociétés à la lumière de l'Évangile. Lorsque cela ne se produit pas, lorsque cette lumière n'est pas entretenue, même l'agitation de tant d'initiatives ecclésiastiques finit par devenir «stérile».
(avec agence Fides)
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