Terre Sainte: «Jérusalem ne doit jamais devenir le monopole exclusif d’une seule religion»
Claire Riobé – Cité du Vatican
«Jérusalem est une ville juive, chrétienne et musulmane. Elle doit rester un patrimoine commun et ne doit jamais devenir le monopole exclusif d’une seule religion». C’est ce qu’affirment les évêques de la Coordination de Terre Sainte (en anglais, Holy Land Coordination), originaires d'Europe et d'Amérique du Nord, qui ont achevé ce 26 mai leur visite dans la région.
Créée en 2000 dans le but de soutenir les communautés chrétiennes de Terre Sainte, la Coordination de Terre Sainte prenait cette année pour thème de réflexion «Jérusalem, lieu de l’âme - Une mère qui nous éduque et nous fait grandir». Une occasion de redire au monde l’importance de la présence chrétienne dans la ville et en Terre Sainte, et d’attirer l’attention générale sur les difficultés économiques et politiques auxquelles les chrétiens locaux restent confrontés.
Les cinq jours de rencontres et de colloques se sont ainsi tenus dans le contexte du récent décès de Shireen Abu Aqleh, journaliste chrétienne palestinienne, abattue dans la ville de Jénine le 11 mai dernier.
Soutenir les communautés chrétiennes locales
Citant les paroles du patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, selon lequel «il est de notre droit et notre devoir de chrétiens de soutenir l’ouverture et l’universalité de la ville », les évêques de la Coordination de Terre Sainte rappellent que «la communauté chrétienne est essentielle pour l’identité de Jérusalem, à la fois maintenant et à l’avenir». Sa présence permanente est pourtant menacée par l’occupation et l’injustice, expriment-ils, et «beaucoup de ceux que nous avons rencontrés doivent faire face à la violence et à l’intimidation des groupes de colons, à des restrictions à leur liberté de mouvement ou à la séparation de leurs familles en raison du statut qui leur est accordé», peut-on lire dans le communiqué concluant leur visite.
Les évêques relèvent également «les préoccupations» exprimées au cours de leurs rencontres par la communauté chrétienne locale, «à cause des restrictions unilatérales à la liberté de culte imposées par la police israélienne pendant la Pâque».
Condoléances à la famille de la journaliste Shireen Abu Akleh
Dans leur déclaration finale, les évêques ont également fait mention de l’assassinat de la journaliste chrétienne palestinienne Shireen Abu Akleh, et de «la profonde douleur et la colère des chrétiens locaux» pour cette mort et pour «l’attaque honteuse contre les participants à ses funérailles».
Parmi les différentes problématiques signalées dans le texte figure également la dénonciation des «conditions de pauvreté» dans lesquelles «des personnes de toutes origines» sont contraintes de vivre également à cause de la pandémie.
Au milieu de ces défis apparaissent cependant des signes d’espérance, ont tenu à témoigner les évêques. Parmi eux, la présence d’organisations chrétiennes qui assument la responsabilité du bien-être de leur communauté et de la société et qui «travaillent sans relâche pour soulager les difficultés et améliorer les vies». «Nous avons rencontré des jeunes qui, malgré les violations quotidiennes de leurs droits humains fondamentaux, refusent d’être la dernière génération de chrétiens de la ville», soulignent-ils également.
Un appel à revenir en Terre Sainte
La déclaration se termine par un appel aux pèlerins à retourner en Terre Sainte et à soutenir financièrement, autant que possible, les chrétiens de toute la région. «Il est essentiel que tous les pèlerins comprennent et s’engagent dans la réalité de la vie de la communauté chrétienne locale», lancent-ils. «Un véritable pèlerinage en Terre Sainte devrait être un voyage de foi, de rencontre et de solidarité.»
Le Pape François a affirmé de son coté la valeur universelle de Jérusalem, qui va au-delà de toute considération de nature territoriale. La Coordination de Terre Sainte souhaite qu' «inspirés par le Christ, notre paix, tous les chrétiens (...) contribuent à préserver le caractère sacré de la ville et à promouvoir une vision authentique de Jérusalem comme lieu de dialogue et d’unité.»
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