En Inde, l’appel à l'aide de l'Église face aux inondations dévastatrices
Claire Riobé – Cité du Vatican
«Comme l'Église catholique a toujours soutenu les victimes de telles catastrophes, je vous exhorte à apporter toute l'aide humanitaire possible aux personnes touchées par une telle catastrophe naturelle, sans distinction de caste, de croyance ou de religion». C'est le message lancé le 21 juin dernier dans un communiqué par John Moolachira, archevêque de Guwahati, la capitale de l'État d'Assam. Le prêtre de la plus grande ville de la région, touchée de plein fouet par les intempéries, interpelle sur la gravité des inondations qui frappent depuis plus d'un mois le nord-est du pays. Il implore le soutien de tous les donateurs qui le peuvent, pour subvenir financièrement aux besoins des survivants manquant de nourriture, d'eau potable, et de soins d'hygiène de base.
L’archevêque souligne l’ampleur des dégâts sur place : «Au-delà des vies précieuses, les inondations ont (...) causé des dommages considérables aux maisons, aux cultures, aux biens», alerte-t-il. Une première vague de pluie a débuté mi-mai. Une seconde, qui s’est prolongée jusqu’au 18 juin, a ensuite provoqué la montée des eaux du barrage de Kurisho, au Bhoutan, entraînant la crue de plusieurs rivières de l’État d’Assam. Les inondations ont mis l’État à l’arrêt, et causé des dommages matériels et humains rarement égalés ces dernières années.
Une catastrophe d’une ampleur inégalée
La mousson indienne est le plus important des systèmes de mousson au monde. Les fortes pluies qui frappent chaque année la région de juin à septembre, bien que cruciales pour les cultures plantées pendant la saison, causent souvent des dommages importants. Les inondations de cette année, provoquées par les rivières en crue, sont cependant nettement plus graves que celles des années précédentes, indiquent plusieurs rapports du gouvernement. Le changement climatique accroît leur fréquence, leur gravité et leur soudaineté.
Quelque 4,7 millions de personnes ont ainsi été touchées depuis la mi-mai 2022, et près de 2,3 millions d'habitants ont reçu un abri dans un centre de secours, tandis qu'au moins 101 personnes sont décédées au cours de la catastrophe.
Manque de nouriture et d'eau potable
Selon le père Maya Martin, directeur de l’organisation diocésaine de la Guwahati Gana Seva Society l’Église a déjà fourni des rations et produits de première nécessité à 1150 familles sinistrées par les tempêtes. Mais la catastrophe «n'est pas encore surmontée», alerte-t-il.
«Les transports et les communications routières sont endommagés. Les femmes et les enfants vivant dans les camps de secours sont confrontés à des moments plus difficiles. Les questions de santé et d'hygiène sont [là-bas] devenues un grand sujet de préoccupation, bien que les fonctionnaires du gouvernement tentent de fournir des services de soins de santé. La nourriture et l'eau potable sont une autre préoccupation majeure (…). Actuellement, les gens ont besoin d'une aide et d'un soutien extérieurs», déclare-t-il.
Les inondations dévastatrices ont également touché le nord-est du Bangladesh voisin, et provoqué de considérables dégats. Selon un rapport des Nations unies en date du 24 juin, 3,5 millions d'enfants y manquent actuellement d'eau potable, suite aux récentes inondations. Cela représente deux millions d'enfants de plus qu'habituellement dans le pays.
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