Les évêques du Cameroun condamnent l'attaque d'une église et les enlèvements
Christian Kombe, SJ – Cité du Vatican
L’église Sainte Marie de Nchang, dans le diocèse de Mamfe, a été attaquée et incendiée dans la nuit du 16 septembre par des hommes armés non identifiés. Dans la foulée, les assaillants ont kidnappé cinq prêtres, une religieuse et deux fidèles laïcs pour les amener vers une destination inconnue dans les forêts environnantes du village de Nchang.
Dans leur communiqué publié samedi 17 septembre, les évêques de la province ecclésiastique de Bamenda ont condamné cette attaque odieuse, sans précédent, et dont aucune raison concrète n’a été donnée à ce jour.
L’Eglise, cible des attaques
Si depuis le début de la crise anglophone en 2016, «le peuple a terriblement souffert et des hommes et des femmes de Dieu ont été des cibles faciles de kidnappeurs, de tortionnaires et d'hommes armés sans scrupules», notent les évêques. Ces attaques s’intensifient aujourd’hui, soulignent-ils. Pour les prélats, «une vague de persécution contre la hiérarchie de l'Eglise est maintenant le nouveau jeu de la "Lutte", et toutes sortes de messages de menaces sont envoyés contre les missionnaires qui ont abandonné leur vie pour travailler pour le peuple». Au-delà de l’Eglise catholique, ces attaques visent également les Eglises presbytériennes et baptistes du Cameroun, précise le communiqué.
Appel au repentir
Pour les évêques de la province ecclésiastique de Bamenda, «cet acte a désormais franchi la ligne rouge et nous devons dire que "trop c'est trop"». Tout en condamnant vivement l’attaque de l’église Sainte Marie, ils lancent «un appel à ceux qui ont enlevé les prêtres, la religieuse et les chrétiens de Nchang pour qu'ils les libèrent sans plus attendre».
Les prélats invitent également les incendiaires du lieu de culte, leurs commanditaires et soutiens, au repentir.
Solidarité avec le diocèse de Mamfe
Les évêques n’ont pas manqué d’exprimer leur solidarité et proximité avec l’Eglise locale de Mamfe et son ordinaire, Mgr Aloysious Fondong, et de manière particulière à la communauté paroissiale de Nchang, appelant tous les chrétiens à continuer de prier pour l’Eglise et tous ses ministres, ainsi que pour ses persécuteurs. «Nous prions pour la protection et en même temps pour le pardon des délinquants comme le Christ sur la Croix qui a prié : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font" ».
Rester vigilants
Le communiqué de la conférence épiscopale provinciale de Bamenda se conclut par un appel aux «personnes de bonne volonté à exercer leur vigilance sur les biens temporels de l'Église et de son personnel et à les protéger des pouvoirs du Malin», avant d’invoquer l’intercession de la Vierge Marie, Reine de la Paix.
Les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun sont le théâtre d’un conflit meurtrier qui oppose depuis cinq ans les combattants séparatistes et les forces armées régulières. L’Eglise, qui soutient le dialogue et la voie de la réconciliation, n’est pas épargnée des exactions, et autres violences, qui émaillent ce conflit. Au terme du Regina Cœli du dimanche 24 avril, et à l’occasion du pèlerinage national des évêques camerounais et de fidèles du pays au sanctuaire marial de Marianberg (ouest du Cameroun), le Pape François avait prié et lancé un appel pour le retour d’une «paix véritable et durable» au Cameroun.
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